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Liesbeth Homans (N-VA) espère que la Belgique n’existera plus en 2025

La ministre N-VA du gouvernement flamand Liesbeth Homans a dit croire mercredi que la Belgique existera encore en 2020 mais formulé « l’espoir » que ce ne sera « plus » le cas en 2025.

La VRT prépare une série d’anticipation sur la Belgique « dans cinq ans » dont un extrait a été diffusé au journal télévisé de la chaîne publique flamande mercredi. « 2020, c’est trop tôt », y indique Mme Homans au sujet de la disparition de la Belgique, en y formulant le voeu qu’un maximum de compétences aillent aux entités fédérées après les élections de 2019 « de sorte que la Belgique disparaisse d’elle-même ».

La N-VA aspire statutairement à « l’indépendance d’une république de Flandre, Etat d’une Union européenne démocratique ». Mais lors de la formation du gouvernement Michel, il avait été décidé de mettre de côté toute revendication communautaire.

Liesbeth Homans pense que ces revendications reviendront sur la table à l’issue de cette législature mais que la N-VA ne viendra pas avec l’exigence d’une réforme de l’Etat classique. « Nous ne sommes pas demandeurs d’une énième petite réforme de l’Etat, donc, je pense qu’en 2019, il s’agira d’autre chose », a-t-elle prédit. « La scission de la Belgique ou en tout cas le transfert aux Régions et entités fédérées d’un maximum de compétences, ce qui amènerait la Belgique à disparaître d’elle-même », a déclaré la ministre nationaliste.

« L’objectif final de la NVA était connu depuis longtemps »

Première à réagir, la cheffe de groupe cdH à la Chambre Catherine Fonck a constaté que « Liesbeth Homans, au nom de son parti, dévoile maintenant la date de la fin de Belgique: 2025 », cela alors que « l’objectif final de la NVA était connu depuis longtemps ». Catherine Fonck s’est demandée si « Charles Michel, Premier ministre de la Belgique » allait « une nouvelle fois se taire face aux velléités séparatistes de la N-VA ou enfin les dénoncer ». Avant de conclure que « qui ne dit mot consent ».

Pour la cheffe de groupe PS à la Chambre Laurette Onkelinx, qui a réagi sur Twitter, « il faut être une sacrée autruche pour encore ignorer après les déclarations de Liesbeth Homans l’objectif de la N-VA: la fin de la Belgique ».

Qualifiant le « gouvernement De Wever-Michel » de « fossoyeur de l’Etat belge », le président de DéFI Olivier Maingain a vu dans la sortie de Liesbeth Homans la confirmation de ce qu’il avait déjà dénoncé: « la N-VA prépare tantôt à visage découvert au gouvernement flamand, tantôt à visage masqué au gouvernement fédéral la scission de la Belgique ». Et le MR n’est « même pas capable de contraindre son partenaire privilégié à un peu plus de réserve », a-t-il précisé.

Au MR, on ne souhaite pas vraiment réagir aux propos de Liesbeth Homans, qui « n’engagent qu’elle », alors que les réformateurs sont entièrement mobilisés par le travail en cours au sein de cette législature. Au-delà, le MR rappelle son « attachement à l’unité du pays, à l’instar des autres partis francophones ».

Par ailleurs, certains observateurs s’étonnaient de cette sortie mercredi de la ministre Homans, sachant qu’une réforme de l’Etat nécessitait une majorité aux deux tiers et donc le retour à la table du parti socialiste, une volonté qui ne semble pas partagée par les ministres N-VA siégeant au gouvernement fédéral.

Toutefois, interrogé en marge d’une cérémonie à Anvers, le vice-premier ministre N-VA Jan Jambon a approuvé les déclarations de Liesbeth Homans. « Le timing est une chose, mais comme vous savez, l’idée figure dans nos statuts, et nous y sommes fidèles », a-t-il commenté auprès de Belga. Interrogé par Le Soir, le président de la N-VA Bart De Wever a également rappelé l’objectif de son parti mais il s’est montré plus nuancé sur le calendrier. « On sait que la N-VA est pour une régionalisation accrue d’une part, et une évolution vers plus d’Europe d’autre part, et là-dedans on doit voir comment évolue la Belgique. Mais j’éviterais personnellement de préciser des dates », a-t-il commenté.

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