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Licenciée pour avoir porté le voile

Une jeune Limbourgeoise ne portait pas le voile lorsqu’elle a été embauchée par intérim chez Hema. La direction du magasin a accepté qu’elle le porte mais, suite à de nombreuses plaintes, lui a demandé de le retirer. Elle a refusé. Elle vient d’être licenciée.

Une enseigne de la chaîne néerlandaise de magasins Hema, située à Genk, a licencié l’une de ses employées qui portait le foulard, après avoir reçu nombre de réclamations. Il s’agit d’une jeune Limbourgeoise et non d’une allochtone, précisent mardi les journaux De Standaard et Het Nieuwsblad.

« Lorsque la femme est venue travailler chez nous, elle ne portait pas encore le foulard, a indiqué Judy op het Veld, porte-parole de la chaîne. Ce n’est que plus tard qu’elle a demandé à pouvoir le porter. La direction du magasin lui a donné l’autorisation de le faire mais de nombreux clients ont réagi négativement. Dès lors, on lui a demandé de retirer ce foulard, ce qu’elle a refusé. Ensuite, nous avons décidé de mettre fin à la convention. »

La jeune femme avait un contrat avec le bureau d’intérim Randstad et travaillait déjà depuis quelque temps chez Hema à Genk. Jan Denys, porte-parole de Randstad, confirme son licenciement : « Il y avait visiblement des plaintes tant internes qu’externes au sujet de ce foulard. Notre client, dans ce cas Hema, a dès lors pris de manière autonome la décision de ne pas prolonger son contrat. En tant que bureau d’intérim, nous ne pouvons intervenir dans cette décision. Le client détermine lui-même le critère pour mettre fin au contrat. »

« Il y a des raisons de penser à de la discrimination »

Il y a des raisons de penser à un cas de discrimination fondée sur les croyances ou les convictions, a réagi mardi Jozef De Witte, directeur du Centre pour l’égalité des chances et de lutte contre le racisme (CECLR). Pour l’instant, le Centre ne compte cependant pas porter plainte.

« Nous regrettons que Randstad n’ait pas pris préalablement contact avec nous », dit De Witte. « Nous sommes considérés comme des experts dans ce domaine et Randstad nous connaît très bien. »

Le Centre ne compte pas aller plus loin pour l’instant car il ne connaît pas assez les faits. « Il s’agit ici d’une victime individuelle. Libre à elle de prendre contact avec nous », dit De Witte. Mais il y a des raisons de penser à de la discrimination. « De précédentes actions judiciaires ont montré qu’un employeur ne peut pas agir sur base de remarques discriminatoires des clients.

Cela vaut pour Hema, mais aussi pour Randstad. La loi prévoit une exception s’il est question d’une exigence professionnelle sensible et déterminante, mais le port du foulard ne peut pas être considéré de la sorte », estime De Witte.

Le Vif.be, avec Belga

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