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Libye : quel rôle pour la Belgique ?

Quelle mission sera confiée aux F-16 belges en Libye ? Un gouvernement en affaires courantes peut-il engager ainsi le pays dans une nouvelle opération militaire ? Analyse.

Après l’Afghanistan, la Libye. La Belgique, qui dispose depuis deux ans et demi de six chasseurs-bombardiers F-16 sur la base de Kandahar, dans le sud afghan, est prête à mobiliser six autres F-16 pour soutenir l’intervention militaire en Libye, suite au vote de l’ONU autorisant le recours à la force contre Kadhafi. Ces appareils sont actuellement en mission d’entraînement en Grèce. Quel rôle pourraient-ils jouer ? Des frappes ciblées contre les intérêts stratégiques libyens sont envisagées par les alliés. Des raids viseraient à détruire la défense antiaérienne de la Libye, les centres de commandement et les aéroports, afin de clouer les avions au sol. Il n’est donc plus question, comme l’a confirmé ce midi le ministre de la Défense Pieter De Crem, d’une simple opération de surveillance de l’espace aérien de type « no-fly zone », mais bien d’une mission de « sécurisation du territoire et de protection de la population ».

Le gouvernement attend la demande formelle de l’Otan, mais De Crem laisse entendre que la Belgique sera forcément mise à contribution, dans le cadre de la Force de réaction de l’Alliance atlantique (NRF). La composante Marine serait également sollicitée : la participation du chasseur de mines M923 Narcis, qui compte une trentaine d’hommes à son bord et est pour l’instant en patrouille Otan en Méditerranée, est plus que probable. Les Belges seront donc dans le tableau, les trois conditions d’une participation du pays à une intervention anti-Kadhafi étant remplies : un « besoin réel » d’intervention au moment où le régime libyen s’apprêtait à écraser la rébellion dans son fief de Benghazi, un mandat de l’ONU et un soutien régional des pays arabes.

En cette période d’affaires courantes, le gouvernement belge peut-il ainsi engager le pays dans une nouvelle opération militaire ? Pour éviter toute controverse, le parlement a été appelé à donner son feu vert. Toutefois, à la différence de la France, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et d’autres membres de la « coalition de bonnes volontés », la Belgique ne devrait pas intervenir dans la toute première phase de l’intervention.

Olivier Rogeau

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