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Leterme présentera lui-même un budget, le PS s’étonne

Alors que les partis autour de la table des négociations n’ont pas encore réussi à élaborer un budget, le gouvernement en affaires courantes présentera à la fin du mois de novembre ou début décembre un budget de douzièmes provisoires, annonce le Premier ministre Yves Leterme lundi dans Het Nieuwsblad et De Standaard.

« On peut déjà oublier l’idée que le parlement approuve encore un budget d’ici la fin de l’année. Le gouvernement en affaires courantes préparera dès lors lui-même un budget sur base des douzièmes provisoires. Mais nous devrons l’adapter: la croissance de l’année dernière n’était pas la même et le schéma de dépenses non plus », affirme M. Leterme.

Si les négociations se prolongent, l’équipe gouvernementale démissionnaire étudiera aussi la possibilité, ou pas, d’exécuter déjà la réforme du marché de l’emploi et des pensions en période d’affaires courantes.

Le Premier ministre ajoute par ailleurs qu’il ne partira pas à l’OCDE avant que tout ne soit réglé en Belgique. « Si je dois risquer ma place à Paris pour cela, ainsi soit-il », dit-il.

Tout le monde ne se résigne pas encore

Les représentants du PS assis à la table des négociations budgétaires ont accueilli avec étonnement les déclarations du premier ministre Yves Leterme annonçant que faute d’accord il recourra fin du mois aux douzièmes provisoires.

Ce serait une « sorte de défaitisme » auquel il ne faut pas « se résigner », a indiqué le ministre Paul Magnette. Selon le ministre socialiste, il faut tout faire pour aboutir à un accord budgétaire qui puisse faire l’objet d’un vote d’ici la fin de l’année. C’est « encore possible », a-t-il dit, invitant à ne pas « se précipiter » sur les douzièmes provisoires.

La vice-première ministre Laurette Onkelinx s’est dite « assez étonnée » par les déclarations de M. Leterme. Selon elle, les discussions budgétaires ont lieu dans un climat plus serein qu’il n’y paraît. « L’ambiance est meilleure à l’intérieur qu’à l’extérieur », a-t-elle assuré.

Pour les libéraux, ce n’est pas la forme mais le contenu qui compte. Il importe en priorité de voir l’État « réduire son train de vie », ont claironné le président du MR, Charles Michel, et le vice-premier ministre Didier Reynders.

« Les douzièmes provisoires ou d’autres modalités, Elio Di Rupo ou Yves Leterme », peu importe, il convient d’abord de diminuer les dépenses publiques, ont-ils dit, ajoutant que l’Europe exigeait que la Belgique fournisse sa feuille de route pour la mi-décembre.

Le président du cdH, Benoît Lutgen a une nouvelle fois appelé à cesser les « guéguerres entre PS et MR, entre la gauche et la droite ». Nous ne sommes pas « en campagne électorale », a-t-il dit. Il ne faut pas un budget pour le PS ou pour le MR mais « pour tous le Belges », a-t-il fait observer, appelant à ce que chacun se ressaisisse et prenne enfin ses responsabilités.

Pour le président du sp.a, Bruno Tobback, le recours aux douzièmes provisoires sera peut-être « nécessaire » mais ce ne sera pas la solution. Si chacun s’arc-boute sur ses tabous idéologiques, il en résultera peut-être que tous les Belges devront payer, a-t-il déploré.

Le Vif.be, avec Belga

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