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Leterme laisse le cdH perplexe

Les déclarations du premier ministre Yves Leterme sur la RTBF suscitaient lundi une certaine perplexité au cdH. En coulisses, aux yeux des centristes francophones, elles traduisaient plutôt la réaction d’un homme isolé et aux abois, confiaient certains, voire le sentiment de panique qui s’est emparé du CD&V face à l’essor fulgurant de la N-VA.

« Le cdH a changé sa dénomination, il n’est plus un parti démocrate chrétien comme le CD&V qui a gardé la démocratie chrétienne comme ancre principale dans son cycle et dans son programme aussi. Ceci étant dit, il y a des programmes où il y a des connivences. Mais on peut s’imaginer faire partie d’un gouvernement sans le cdH ou bien de faire partie de l’opposition au sein du CD&V. C’est un fait politique, mon parti est prêt à participer à une action gouvernementale sans le cdH et inversement », a déclaré dimanche M. Leterme.

Plus tard dans la journée, Mme Milquet n’a pas voulu commenter en tant que tel ce propos. Elle s’est contentée de rappeler qu’elle s’était toujours montrée constructive et ouverte. Et quand elle a évoqué l’élargissement de Bruxelles, elle s’est bornée à rappeler une position unanime et bien connue des francophones: si les partis flamands mettent sur la table la scission pure et simple de Bruxelles-Hal-Vilvorde, les partis francophones réclameront l’extension de la Région bruxelloise.

« Il n’y a pas de honte à ce que, de manière courtoise, les francophones déposent des demandes. Je ne vois pas pourquoi, d’un côté, l’on est tenu d’accepter de discuter de ce qui est demandé et de rien d’autre et, de l’autre côté, on doit culpabiliser quand on demande quelque chose. On essaie de culpabiliser les francophones pour les aplatir ensuite », a-t-elle ajouté.

La semaine passée, la présidente du CD&V disait quant à elle espérer « qu’il y aura au sein du cdH des gens qui oseront se manifester comme madame ou monsieur oui ».

Le CD&V cherche une victime expiatoire du côté francophone après l’échec des négociations institutionnelles sous cette législature, en particulier pendant l’orange bleue, commentait un centriste francophone.

Il espère du même coup affaiblir Joëlle Milquet au sein de son parti au profit d’autres personnalités comme Benoît Lutgen jugé plus consensuel sur le plan communautaire. Pourtant, assure-t-on de part et d’autre au cdH, si Joëlle Milquet a son style à elle, la ligne qu’elle défend est soutenue par l’ensemble du parti.

Levif.be avec Belga

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