© BELGA/Laurie Dieffembacq

Les voitures de société pompent 905 millions d’euros au système

Le choix d’une voiture de société induit chez le travailleur un comportement qui entraîne une surconsommation dont le coût sociétal est évalué à 905 millions d’euros par an en plus du coût du système, a calculé le Bureau du Plan à l’issue d’une enquête. Le coût du système est lui généralement évalué à 4 milliards d’euros.

Le Bureau du Plan a testé l’impact de la voiture de société en matière de comportements. L’étude révèle notamment qu’en moyenne, les ménages disposant d’une voiture de société détiennent non seulement des voitures « plus grandes » (+5% dans le choix de motorisation) et « plus chères » (+62%), mais qu’ils en détiennent aussi « davantage » (+2,4%), et qu’une voiture de société accroît de manière significative le « nombre de kilomètres parcourus pour les déplacements privés » (+8,2 km/jour).

Cette situation entraîne une perte de bien-être calculée par le Bureau du Plan. Au total, le surcoût de la voiture, des excès de kilomètres pour le travail, des excès de kilomètres à des fins privées, des files et de la pollution est de 0,23% du PIB, soit 905 millions d’euros.

Le ministre de l’Emploi Kris Peeters s’est engagé à « tenir compte de cette étude dans les débats futurs » tout en soulignant l’importance de conserver un « avantage fiscal inchangé » et en estimant que la voiture de société restait « une rémunération alternative intéressante ». Le ministre propose d’instaurer un « budget mobilité » qui élargirait l’avantage des voitures de société à d’autres moyens de transport.

Sur les bancs de l’opposition, le cdH a souligné la nécessité de « se saisir de l’étude du Bureau du Plan pour améliorer la mobilité et la qualité de vie ». Les centristes proposent de maintenir intégralement l’avantage fiscal liés aux voitures de société mais en élargissant la palette des possibilités sous la forme d’une carte « Road-Shift » (mobilité, logement, titre-service…) Le cdH se dit à collaborer activement avec le gouvernement afin de faire avancer rapidement ce dossier.

Les écologistes ont estimé à l’aune de cette étude que « subsidier des voitures de société coûteuses n’était plus responsable ».

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