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Les Vingt-huit réunis pour prévenir tout nouvel afflux massif de migrants

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne ont entamé mercredi soir à Bruxelles un sommet informel entièrement consacré à la crise des migrants, arrivés massivement ces dernières semaines sur le Vieux continent.

Après la décision mardi concernant la répartition de 120.000 réfugiés entre pays européens, les Etats membres devraient adopter mercredi dans la nuit un plan global pour assurer un contrôle plus efficace des frontières extérieures de l’Union, mais aussi aider les pays tiers qui accueillent l’essentiel des réfugiés syriens, à savoir la Turquie, le Liban et la Jordanie. « Il faut aider ces pays pour que les réfugiés ne soient pas tentés de venir en Europe », a expliqué le président français, François Hollande, avant le début de la réunion. Huit millions de Syriens sont actuellement déplacés dans leur propre pays, tandis que quatre millions autres sont réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie où ceux-ci vivent des conditions particulièrement difficiles, le financement international pour leur venir en aide s’étant réduit ces derniers mois. Selon des estimations européennes, les besoins humanitaires créés par la crise syrienne ne sont rencontrés qu’à hauteur de 38% seulement actuellement. Pour tenter de mettre un terme à l’afflux massif de réfugiés, la Commission européenne a proposé mercredi d’allouer 200 millions d’euros supplémentaires à deux agences onusiennes-clés qui viennent en aide aux Syriens, à savoir le Programme alimentaire mondial (PAM) ainsi qu’au Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR). En 2014, Etats membres de l’UE et Commission européenne avaient accordé quelque 1,2 milliard d’euros au PAM, un montant qui est retombé à 700 millions d’euros durant les neuf premiers mois de l’année 2015. La Belgique, elle aussi, a réduit sa contribution, de quelque 20 millions d’euros à 9,2 millions sur cette même période, selon des chiffres du PAM lui-même. L’exécutif européen propose également de mobiliser sur son budget 500 millions d’euros au bénéfice du fonds européen mis sur pied pour aider les réfugiés syriens installés dans les pays limitrophes (Turquie, Liban, Jordanie), pressant dans la foulée les Etats membres de doubler la mise pour porter l’ensemble de la contribution européenne à 1 milliard d’euros au total. Les Vingt-huit discuteront également des moyens à mettre en oeuvre pour renforcer la sécurité des frontières extérieures de l’Union, notamment par un renfort de l’agence européenne Frontex, ainsi qu’un plus grand soutien aux Etats membres de l’UE et des pays des Balkans occidentaux les plus affectés par l’afflux de migrants. A son arrivée au sommet, le Premier ministre belge Charles Michel a préconisé une « approche globale » pour sortir de la crise syrienne, s’appuyant à la fois sur une action au niveau diplomatique, humanitaire « et peut-être aussi une option militaire, dans le respect du droit international ». Le chef du gouvernement a également confié vouloir mettre sur la table l’attitude de plusieurs pays européens qui, mardi, ont voté contre le plan de répartition des réfugiés finalement adopté par un vote à la majorité qualifiée. « Il est insupportable que quelques pays européens considèrent l’Europe comme un Mister Cash pour financer leur développement, mais refusent d’être solidaires et de mettre en oeuvre les décisions prises collectivement. Il faut les sanctionner. On ne peut être un pied dedans, un pied dehors », a-t-il martelé. Interrogé par la presse belges sur les propos, mardi, du président de la N-VA appelant à reviser la Convention de Genève, le chef du gouvernement a répondu que cette éventualité n’était « pas à l’ordre du jour, ni en Belgique, ni au niveau européen ».

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