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Les sept maladies du marché du travail belge

Stress chronique du travailleur, paralysie du marché du travail, carence en reconnaissance… Autant d’éléments qui ont un impact direct sur votre bien-être au travail. Le bureau d’étude Trendhuis a pris le pouls de 4000 belge, pour déterminer les plus grands maux de notre marché de l’emploi.

Pas moins de 4000 travailleurs et 25 employeurs ont été sondés par Trendhuis, à la demande de l’agence flamande du Fonds social européen. Après ses interviews, le bureau d’étude a recensé les sept maladies principales du marché du travail.

Le stress chronique du travailleur

Près de la totalité de la population active en souffre. Et la moitié des Belges affirment être davantage stressés qu’il y a 5 ans. Si les difficultés à combiner vie privée et professionnelle, la surcharge de travail ou le manque de considération sont des éléments déclencheurs, il ne faut pas sous-estimer l’importance des nouvelles technologies dans cette évolution. « Auparavant, les sphères privées et professionnelles étaient bien délimitées, aujourd’hui la technologie fait fusionner ces deux mondes« , explique Frank Vander Sijpe, Director HR Research chez Securex. « Si votre manager en abuse, les problèmes commencent. Recevoir un e-mail et y répondre après les heures de travail ? Si vous mettez le doigt dans l’engrenage, vous pourriez créer un précédent. »

Une grande partie des employeurs voit le problème d’un autre oeil. Les employés veulent en faire trop et se mettent sous pression dans leur vie privée.

La carence en reconnaissance

96% des Belges espèrent être valorisés par leur employeur, mais seuls deux tiers affirment que c’est suffisamment le cas. Un mal qui est peu favorable au bonheur sur le lieu de travail.

La vue limitée

Elle touche près d’un Belge sur cinq. À la question « les employeurs doivent-ils donner des chances de carrières égales aux allochtones ? », un Belge sur deux répond par la positive. Et 17% répondent non. Par contre, plus de 7/10 exigent suffisamment d’opportunités pour les moins valides et les travailleurs âgés.

La paralysie du marché du travail

Plus d’un Belge sur deux n’a pas changé d’employeur au cours de la décennie écoulée. Les Belges sont très frileux et recherchent la sécurité. La crise augmente cette tendance.

Pourtant, près de la moitié des Belges aimerait changer d’air de temps à autre si sa sécurité de l’emploi n’était pas menacée.

La cleptomanie de l’emploi

Les personnes les moins scolarisées éprouvent de grandes difficultés à trouver du travail. Mais cela fait également écho au fait que les personnes très qualifiées acceptent des emplois en deçà de leur niveau de formation. Prenant ainsi la place de personnes moins qualifiées.

Selon eux, les Belges sont un sur trois à exercer une fonction en dessous de leur niveau d’étude.

La phobie de l’autonomie

Les employés sont souvent placés dans un carcan, qui constitue un frein pour leur motivation et leur développement. Les employeurs ont tendance à leur dire comment procéder. « Expliquer à quelqu’un comment il doit réaliser une tâche lui confère plus de stress que de lui expliquer ce qu’il doit faire« , explique Reiner Van den Steen, spécialiste en recrutement chez KBC.

Six Belges sur dix disent être prêts à travailler plus longtemps s’ils bénéficiaient de davantage de liberté sur leur lieu de travail.

La vue à court terme

L’étude cible ici les employeurs, les employés, mais aussi l’État. Dans notre culture, la carrière serait bien trop perçue à court terme. Les travailleurs ne penseraient pas à « l’après », ou à des réorientations en cours de carrière. Et de son côté, l’État n’inciterait pas à prolonger le temps de carrière, en autorisant les prépensions ou autres exceptions.

Aux grands maux les grands remèdes


Pour améliorer la santé du marché du travail et le bien-être du travailleur, le bureau Trendhuis lance quelques pistes.

La flexibilité

Employeurs et employés devraient être plus flexibles. Cela aurait des effets immédiat sur le travailleur. Il aurait une carrière plus longue, serait plus efficace et apprécierait son travail.

Développer une politique en matière de talents

Les entreprises ne tiendraient que trop peu compte des qualités intrinsèques de son personnel. Ne sont valorisées sur le lieu de travail que la formation, le diplôme et les compétences acquises dans le cadre du travail.

Pourtant, Trendhuis estime que lorsqu’on se concentre sur les talents, on motive les gens en augmentant leur envie de travailler. « Peu d’entreprises travaillent au management des compétences et des talents« , explique Caroline Meyers, teamleader de l’agence flamande du Fonds social européen. « Ce n’est pas chose aisée. La culture de l’entreprise doit le permettre. En ce qui concerne les compétences, on arrive aisément à être tous sur la même longueur d’onde. Par contre, pour le management des talents, c’est le flou intégral. La tendance est là, mais la crise l’a ralentie. »

La plus-value sociétale

L’employé a besoin de pouvoir être fier de son employeur. Les entreprises doivent donc s’engager à différents niveaux. La Responsabilité Sociale des Entreprises doit se développer au sein de la relation employé-employeur et vice versa. Mais elle doit également se montrer active au sein même de la société, en oeuvrant des des projets caritatifs par exemple.


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