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« Les Roms souffrent des amalgames avec les gens du voyage »

« La première chose à faire pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les Roms, c’est de lever les amalgames avec les gens du voyage », plaide mardi Ahmed Ahkim, le directeur du Centre de médiation des gens du voyage et des Roms en Wallonie.

Pour la Journée internationale des Roms, ce 8 avril, il rappelle que les Roms migrants sont avant tout « en recherche d’un travail et d’une vie meilleure pour leurs enfants, comme les autres immigrés ». « Le terme Rom employé par les institutions englobe généralement les Roms, une minorité ethnique en provenance d’Europe centrale et orientale, et les gens du voyage, une minorité liée à l’habitat mobile, pour l’essentiel originaire d’Europe de l’Ouest (Belgique, France, …) », explique Ahmed Ahkim. D’après l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, la Belgique compte environ 30.000 Roms au sens large, dont près de 9.000 vivent en habitat mobile. Le Centre de médiation des gens du voyage et des Roms estime lui la communauté des gens du voyage à 20.000 personnes. On ne dispose toutefois d’aucun chiffre officiel, l’appartenance à ces différentes catégories étant largement subjective. Si, parmi les gens du voyage, beaucoup partagent de très lointains ancêtres avec les Roms, leur situation actuelle n’est pas comparable. Des manouches et autres Tsiganes vivent en Belgique depuis le 15e siècle. Ils ont pour la plupart la nationalité belge et sont nomades une partie de l’année. « Jusqu’à présent, je n’ai rencontré en Belgique aucune famille rom en provenance d’Europe centrale et orientale qui voyage en caravane », rapporte en revanche M. Ahkim. Ces Roms migrants, des ressortissants roumains, tchèques, slovaques ou encore bulgares, arrivent en Belgique dans l’espoir d’y trouver de meilleures conditions de vie. Ils proviennent de pays où le revenu moyen est trois à quatre fois moindre qu’ici. Et, « à cette situation catastrophique sur le plan socio-économique, s’ajoute le fait que, dans beaucoup de ces pays, les Roms sont des laissés-pour-compte. Ils appartiennent donc à une communauté touchée de plein fouet par la crise économique », poursuit le responsable de l’association wallonne. En tant que ressortissants européens, la majorité bénéficient de la libre circulation des travailleurs. Mais la recherche d’un emploi et leur intégration en Belgique restent difficiles, notamment à cause de « l’image désastreuse » et des stéréotypes dont ils sont victimes.

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