Elio Di Rupo © twitter.com/yvesgoldstein

Les requêtes des militants PS à leurs élus

Les militants socialistes appellent à une « plus grande mobilisation sur le terrain », notamment « en dehors des périodes électorales ». Ils appellent leurs élus à « montrer plus fortement qu’aujourd’hui leur engagement en faveur de la solidarité ».

Un millier de militants PS se sont réunis dimanche à Liège durant quatre heures pour lancer le « chantier des idées » censé remobiliser le parti qui a basculé dans l’opposition au fédéral l’année dernière. L’ambition du Boulevard de l’Empereur est cependant de lancer une réflexion à long terme, pas de définir les lignes d’un futur programme électoral.

Le président du PS Elio Di Rupo a notamment invité le parti à étudier plus particulièrement deux axes: la réponse à apporter aux « contraintes » européennes et budgétaires, et une réflexion sur le « capitalisme financier » qui gangrène l’économie. Il s’agit de faire « contrepoids » à la droite, à « l’idéologie néolibérale », un courant de pensée « quasi-hégémonique » aujourd’hui.

Elio Di Rupo a également souligné la nécessité de défendre le PS, parti de « la gauche responsable » face à une autre gauche qui resterait confinée dans l’indignation.

Ce 22 mars est un moment charnière, a-t-il prédit, celui de l’appel à « la mobilisation des progressistes », au-delà du renforcement de l’action commune avec la FGTB et la Mutualité socialiste.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Sans grande surprise dans un contexte socio-économique difficile, les militants socialistes font de l’emploi, de l’éducation, des pensions et de la sécurité sociale leurs principales priorités, selon un sondage auxquels ont répondu quelque 10.000 d’entre eux dans la foulée de l’élection présidentielle en novembre dernier. Le millier de militants présents ont réitéré leurs griefs dimanche, ainsi que des revendications sur la gouvernance et un appel à mobiliser les jeunes.

La création de maisons médicales dans les quartiers populaires et la revitalisation des maisons du peuple constituent également des demandes concrètes. Une plus grande cohésion sociale est par ailleurs souhaitée dans les zones urbaines, ainsi qu’une meilleure prise en compte de la problématique du logement à Bruxelles.

Réunis à huis clos, les militants ont pu dire tout ce qu’ils avaient sur le coeur au président Elio Di Rupo qui les a écoutés pendant les 4 heures d’une séance qui aura par moment servi de catharsis. Au total, une septantaine d’interventions ont été comptabilisées et certaines parfois vives. Il aura notamment été question du rapport à l’argent, d’aucuns appelant à cet égard les élus à être exemplaires en montrant plus d’humilité en matière de cumul. Les problèmes d’absentéisme dans les assemblées ont également été évoqués.

Mais c’est surtout d’emploi dont il aura été question avec notamment le retour insistant de la nécessité d’une réflexion sur le partage du temps de travail ou la réduction du temps de travail.

Outre les questions socio-économiques, des thématiques sociétales ont également été évoquées, les Jeunes socialistes rappelant leur proposition de légalisation du cannabis.

Demandeurs de débats, les militants ont généralement vécu l’événement du jour comme un exercice à répéter, quelque chose de « fort » qui valorise la « démocratie interne » du parti. Le « casting » socialiste – présidence, ministres-présidents, chef de file de l’opposition – n’a pas semblé être remis en cause.

A ce stade, Elio Di Rupo s’est contenté d’écouter les militants. Le parti a enregistré toutes les interventions et le Bureau définira prochainement le calendrier pour la suite du chantier. Il est « faux » de dire que le PS est résigné, avait-il dit en préambule des travaux de dimanche, soulignant la vitalité de « l’alternative socialiste », celle qui oppose « la force des gens aux forces de l’argent ». L’enjeu consiste à « créer un rapport de force suffisant pour faire reculer les idées de droite ». Et pour cela, a dit Elio Di Rupo, il convient de répondre à l’évolution du monde – notamment à la numérisation et ses effets sur l’emploi et l’industrie – et de proposer un « socialisme du XXIe siècle ».

Contenu partenaire