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Les négociateurs réunis à Val Duchesse autour du taxe shift

Le gouvernement fédéral a repris dimanche après-midi les travaux consacrés à l’ajustement du budget 2015, au budget 2016 et au virage fiscal (« taxe shift »). « On est dans l’idée d’avancer… si possible », glissait une source sans autre commentaire.

Les discussions budgétaires semblent avoir bien avancé. La N-VA a toutefois demandé que le gouvernement s’accorde sur des perspectives concernant les années 2017 et 2018, qui pourraient s’avérer plus délicates si la Belgique veut atteindre l’équilibre budgétaire en 2018. Il reste aussi à boucler le dossier du virage fiscal, soit le glissement de la fiscalité sur le travail vers d’autres sources de revenus. La discussion a des effets directs sur les budgets des années suivantes. La question électrise la coalition suédoise depuis son entrée en fonction. Le CD&V, poussé récemment encore dans le dos par le mouvement ouvrier chrétien, en a fait une priorité tandis que les libéraux et la N-VA se montrent plus prudents, en répétant que dès son entrée en fonction, le gouvernement Michel a déjà réalisé un « tax shift » de 2 milliards d’euros. Le vice-Premier ministre MR, Didier Reynders, a rappelé à cet égard qu’une telle opération devait s’étendre sur plusieurs années, comme ce fut le cas pour la réforme fiscale en 2000. L’échéance de la fin des travaux demeure imprécise. La semaine passée et samedi, certaines sources parlaient de dimanche soir ou de lundi. Les informations étaient plus incertaines dimanche après-midi. « On est dans l’idée d’avancer… si possible », glissait une source sans autre commentaire.

Vendredi, le Premier ministre Charles Michel a rappelé de son côté qu’il avait demandé à ses ministres de rester disponibles après le 21 juillet. La discrétion demeure sur les mesures qui sont discutées. Ces derniers jours, la TVA sur l’électricité est revenue avec insistance. Le gouvernement est confronté à une baisse des recettes fiscales dont l’origine est imputée en partie à la diminution à 6% décidée sous la législature précédente et entrée en vigueur le 1er avril 2014. Le manque à gagner s’élève à quelque 500 millions d’euros, selon des chiffres présentés la semaine passée par le ministre du Budget, Hervé Jamar (MR), au parlement. Le sp.a, fervent partisan de cette baisse de TVA en 2013, est monté une nouvelle fois au créneau dimanche pour contester les explications du gouvernement. « Il n’y a pas de trace de ces centaines de millions de surcoût dû la TVA sur l’électricité dans les comptes et auprès de l’administration fiscale ou d’autres institutions », a affirmé la cheffe de groupe Karin Temmerman qui accuse le gouvernement de chercher un prétexte pour alourdir la facture des ménages. La rente nucléaire fait également parler d’elle. Vu la situation actuelle du marché de l’électricité (caractérisé notamment par l’indisponibilité de plusieurs centrales nucléaires), elle n’atteindra sans doute pas les 405 millions espérés. La somme de 200 millions d’euros a été évoquée dans les médias sans être confirmée. Des discussions sont en cours sur une nouvelle rente, qui cette fois-ci serait variable.

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