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Les Nations unies inquiètes des projets belges sur les réfugiés

Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) des Nations unies a exprimé vendredi son inquiétude à propos des projets du gouvernement en matière de droits des réfugiés. Il épingle en particulier la restriction du regroupement familial envisagée par l’équipe fédérale.

Si un réfugié introduit une demande de regroupement familial dans l’année qui suit la reconnaissance de son statut, il ne doit pas apporter la preuve qu’il dispose d’un logement suffisant, d’une assurance-maladie pour les membres de sa famille et de revenus stables, réguliers et suffisants.

Le gouvernement envisage de réduire ce délai à mois d’un an, a indiqué le secrétaire d’Etat à l’Asile, Theo Francken, le 24 septembre. Or, beaucoup de réfugiés ont perdu la trace de leur famille et constituer un dossier peut dès lors leur prendre beaucoup de temps, sans tenir compte des coûts de procédure (180 euros par personne, légalisation et traduction de certains documents, production de certificats médicaux).

Quant aux conditions matérielles imposées ensuite, elles peuvent être « particulièrement difficiles à remplir », vu les circonstances dans lesquelles ont fui de nombreux réfugiés, selon le HCR. L’organisation craint dès lors que la plupart des réfugiés ne reste longtemps séparés de leur famille qui souvent se trouve dans une situation dangereuse. « Cela peut conduire des personnes à s’adresser à des trafiquants, à passer par des routes maritimes dangereuses et recourir à des formes d’immigration illégale », avertit-elle.

« La crise actuelle des réfugiés ne peut être résolue que grâce à des procédures de regroupement familial plus flexibles, des visas humanitaires ou autres et des programmes de réinstallation étendus comme le propose la Commission européenne. Le regroupement familial est une condition essentielle de l’intégration. Nous ne pouvons pas attendre des réfugiés qu’ils s’intègrent bien s’ils doivent constamment se faire du souci pour leurs enfants et leur conjoint et les situations de danger potentielles dans lesquelles ils se trouvent », a expliqué le représentant du HCR pour l’Europe de l’ouest, John Frederikson.

Le HCR demande à la Belgique de ne pas imposer des tels délais dans les procédures de regroupement familial des réfugiés.

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