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Les mutualités rejettent le budget des soins de santé, les cheminots préparent un plan d’action

Un plan d’action est prévu chez les cheminots alors que les mutuelles rejettent le budget 2017 des soins de santé.

La CGSP Cheminots prépare un plan d’actions à la suite de la décision du gouvernement de revoir les régimes spéciaux de pension à la SNCB. Les modalités de ce plan seront définies au cours du prochain bureau exécutif national, prévu le 27 octobre. Le syndicat appelle l’ensemble des cheminots à la mobilisation. Le personnel roulant de la SNCB, aujourd’hui admissible à la pension à l’âge de 55 ans, verra progressivement ses droits reportés à 63 ans à l’horizon 2030. De la même façon, les conditions de carrière passent de trente années actuellement à 42 ans en 2030. En 2018, la limite sera fixée à 57 ans d’âge et 38 ans de carrière.

« L’application de cette disposition constitue une attaque frontale contre le régime des pensions du personnel roulant et va entraîner, à court terme, de graves problèmes opérationnels et de sécurité », avertit la CGSP dans un communiqué. La décision des autorités risque en outre d’anticiper le mouvement des départs, « qui ne sera pas compensé par des recrutements suffisants tant les métiers du rail manquent d’attractivité ».

L’organisation de défense des travailleurs « condamne avec force et détermination une mesure prise unilatéralement, sans aucune concertation, qui frappe de plein fouet une catégorie de cheminots alors que tous les critères de pénibilité pour l’intégralité des métiers n’ont pas encore été déterminés et mis en oeuvre ». Le gouvernement a toutefois précisé que le personnel roulant de la SNCB conserverait la possibilité de partir en 2030 avant l’âge de 63 ans en cas de carrière longue ou de reconnaissance de pénibilité.

Les mutualités rejettent le budget 2017 des soins de santé

Réunies en conseil général lundi après-midi, les unions nationales des mutualités (chrétienne, socialiste, libre, libérale et neutre) et les syndicats ont rejeté le budget des soins de santé 2017 proposé par le gouvernement, impliquant une économie totale de 902 millions euros. « Ce gouvernement accélère encore la dérive vers une médecine à deux vitesses. C’est un recul social jamais vu depuis 10 ans », déplorent les mutualités dans un communiqué commun.

« Avec cette coupe sombre, le gouvernement limite la croissance du budget pour 2017 à 0,5%.

En 2014, il s’était pourtant engagé à respecter une trajectoire budgétaire de croissance annuelle, déjà réduite mais stable, de 1,5% jusqu’en 2019″, précisent-elles. Les mutualités pointent « la répartition inégale » des nouvelles économies à réaliser. « Un tiers des trois milliards d’économies prévues se font sur le dos de la sécurité sociale, des patients, des prestataires et des allocataires sociaux. Les épaules les plus larges devraient porter la plus grande partie des efforts et pas l’inverse », affirment-elles.

Selon les mutualités, « une norme de croissance aussi limitée ne permettra pas de dégager de marge pour investir dans l’avenir et conduire une politique de santé offrant des réponses innovantes aux nouveaux besoins de la population ». Il y a deux semaines, le comité d’assurance de l’INAMI avait approuvé une proposition de budget prévoyant 660 millions d’euros d’économies. Les mutualités chrétiennes avaient appuyé cette proposition au motif qu’elle n’affecterait pas les patients, mais les mutualités socialistes s’étaient abstenues. Le président de la mutualité chrétienne Luc Van Gorp avait averti: « si le gouvernement soumet des économies supplémentaires, le patient le sentira »

« Le refus du Conseil de l’Inami est le résultat du mépris de Maggie De Block à l’égard des malades et des prestataires », estime pour sa part la présidente de la commission de la santé à la Chambre, Muriel Gerkens (Ecolo – opposition), dans un communiqué. L’écologiste note que ce ne sont pas seulement les médecins spécialistes, traditionnellement les mieux rémunérés, qui refusent ce budget mais également les représentants des généralistes, des infirmières et des autres acteurs du secteur paramédical.

De même, ce sont aussi les organismes assureurs de toute obédience, traditionnellement soucieux de l’équilibre budgétaire de l’Inami, qui brandissent le carton jaune à l’intention du gouvernement fédéral, poursuit-elle. « Le représentant de la ministre de la santé dit que les concertations vont se poursuivre, mais l’attitude du gouvernement, aujourd’hui au parlement lors des discussions budgétaires, témoigne de la non-volonté de dialogue de la majorité fédérale, ainsi que de son mépris à l’égard des malades et des prestataires », dénonce encore Mme Gerkens.

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