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Les moyens complémentaires alloués aux écoles défavorisées pas toujours bien utilisés

Les moyens financiers complémentaires dont bénéficient les écoles défavorisées (dites à « encadrement différencié ») en Fédération Wallonie-Bruxelles ne sont pas tous utilisés de manière optimale. Telle est la conclusion d’une analyse présentée mercredi par la ministre de l’Education Joëlle Milquet devant le Parlement.

Ce rapport, réalisé sur base d’une vaste enquête internet auprès des écoles concernées ainsi que d’une analyse de terrain menée au printemps dernier par les services de l’inspection dans 173 écoles, met en lumière une certaine déperdition des moyens. Ainsi, dans les écoles secondaires concernées, « on peut estimer qu’une initiative sur deux n’apparaît pas comme explicitement pertinente », selon ce rapport.

En 2009, dans un souci d’émancipation des jeunes défavorisés, la Communauté française avait introduit ce régime d’encadrement différencié, qui bénéficie aujourd’hui à un élève sur quatre environ en Fédération. Cet effort se matérialise de deux manières.

Des profs en plus d’une part dans les écoles concernées, ce qui représente un effort de 48 millions d’euros par an actuellement. Et des moyens complémentaires à hauteur de près de 14 millions d’euros par an.

Ces 14 millions doivent notamment servir, selon les besoins identifiés par chaque école, à soit engager des éducateurs ou de logopèdes, acheter du matériel pédagogique supplémentaire, embellir les classes pour rendre l’école plus attractive, ou organiser différentes activités pédagogiques ou culturelles (sorties théâtre, etc).

Selon le rapport présenté mardi par la ministre, les écoles secondaires concernées utiliseraient toutefois 65% de ces moyens complémentaires à l’achat de matériel et à l’embellissement des locaux, contre 20% à peine au profit d’activités pédagogiques, et 12,5% seulement pour l’engagement de personnel de soutien.

Le constat est toutefois moins sévère dans l’enseignement fondamental (maternel et primaire) où plus de la moitié des moyens complémentaires sont affectés à l’emploi ou aux activités pédagogique, selon le rapport.

Parmi les dépenses « non pertinentes », celui-ci cite plusieurs exemples concrets, notamment l’aménagement de salons d’accueil pour la direction, des voyages scolaires dans des parcs d’attraction, la pose de linoléum dans une nouvelle salle non utilisée par les élèves, etc.

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