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« Les licenciements vont tomber sur le dos de toutes les communes »

Le Vif

Le bourgmestre d’Andenne, Claude Eerdekens (PS), a assuré lundi que le licenciement de plusieurs agents communaux la semaine dernière n’est pas conjoncturel, ni dû à une mauvaise gestion financière de la commune.

« Il s’agit bien d’un problème structurel: les charges des communes augmentent, avec le système de pension des agents statutaires, et les recettes stagnent », a indiqué le bourgmestre socialiste.

« Les licenciements vont tomber sur le dos de toutes les communes. Par exemple, Ohey a déjà licencié cinq équivalents temps-plein. Et si les zones de secours sont mises en place, là, il y aura des licenciements massifs », a ajouté M. Eerdekens.

Lors de la réunion entre syndicats et collège communal, prévue le 4 novembre à 16h30, le bourgmestre expliquera « qu’il est impossible de faire autrement que de licencier », a-t-il dit.

Par ailleurs, le mayeur socialiste a garanti que les deux ouvriers licenciés lundi matin étaient compris dans les neuf licenciements annoncés vendredi au conseil communal, soit huit équivalents temps-plein.

Les syndicats, quant à eux, indiquent qu’au total treize personnes ont été licenciées: onze vendredi et deux lundi matin. Tous deux s’accordent sur le licencicement de cinq travailleurs du complexe sportif la semaine dernière.

Lors du conseil communal, le nombre de licenciements n’avait pas été annoncé clairement, variant entre cinq et vingt, avait déploré un conseiller d’opposition, Étienne Sermon (cdH).

« La justification de M. Eerdekens est fallacieuse »

Le ministre wallon des Pouvoirs locaux, Paul Furlan (PS), a dénoncé lundi l’attitude « ce n’est pas moi, c’est l’autre » du bourgmestre Claude Eerdekens (socialiste également) à la suite du licenciement d’une dizaine d’agents communaux à Andenne.

« Rejeter la décision sur un autre niveau de pouvoir, ce n’est pas ça assumer l’autonomie et la responsabilité locale », a-t-il indiqué, répondant au collège communal qui assure « n’avoir fait qu’appliquer la circulaire Furlan du 23 juillet 2013 ».

« Cette justification est fallacieuse: on ne met pas du personnel dehors pour respecter une circulaire budgétaire, d’autant plus que celle-ci n’est pas plus restrictive qu’il y a quelques années », a ajouté M. Furlan.

Le ministre a également souligné le « procédé un peu curieux » du mayeur socialiste qui consultera les représentants syndicaux après avoir annoncé les licenciements. « J’espère que M. Eerdekens a bien analysé toutes les autres pistes d’économie possibles, je suis persuadé qu’il y a d’autres moyens de faire face à la crise », a-t-il précisé. Le bourgmestre Eerdekens assure que la mise en place des nouvelles zones de sécurité causera des licenciements massifs dans les administrations communales.

« Je partage son analyse quant à la régionalisation des compétences et je plaide pour le maintien d’une solidarité d’un point de vue national. Je ne suis pas persuadé que la régionalisation de la sécurité, de la sécurité sociale, etc. soit une bonne chose », a fait observer M. Furlan, rappelant ses propositions déposées auprès de la ministre de l’Intérieur pour « respecter davantage les institutions locales ».

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