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Les Jeunes MR proposent la légalisation du cannabis

Le Vif

Les Jeunes MR se disent favorables à une légalisation du cannabis. Dans leur programme « Génération Défi 2.0 » adopté en vue des élections du mois de mai, ils plaident en faveur d’une réforme importante de la législation en matière de drogues, visant tant les drogues douces que les drogues dures.

Selon les jeunes libéraux, il importe de légaliser la production, la vente de la consommation de cannabis, tout en prévoyant un encadrement. Les Jeunes MR voient donc d’un bon oeil la création d’établissements spécialisés, à l’exemple des « coffee shops » néerlandais, où le cannabis serait commercialisé ou la mise sur pied de coopératives privées regroupant des particuliers cultivant du cannabis pour leur consommation personnelle.
A côté de cette légalisation, des règles d’encadrement strictes seraient instaurées, s’inspirant de celles qui prévalent pour l’alcool ou la cigarette (interdiction s’appliquant aux mineurs, interdiction de consommer dans les lieux accessibles au public, etc.).

Les Jeunes MR réclament également l’augmentation du budget consacré à la politique de prévention ainsi que le développement des expériences d’accompagnement et de suivi à l’image de l’opération « Tadam » à Liège.

En matière de drogues dures, les Jeunes Réformateurs prônent le passage d’une politique répressive à une politique préventive passant par la dépénalisation. Les consommateurs doivent être considérés comme des patients et non des criminels, font-ils remarquer.

Le premier à réagir publiquement à ces propositions a été le Parti libertarien, partisan de la libéralisation dans de nombreux domaines. « Dépénaliser le cannabis est une bonne chose et il est plus que temps que la Belgique clarifie enfin la situation », a souligné ce parti dans un communiqué.

La politique préconisée par les Jeunes MR n’est néanmoins pas celle du parti, s’est empressé d’expliquer le porte-parole des Réformateurs en insistant sur l’indépendance des Jeunes MR.

« Les Jeunes MR fonctionnent en toute indépendance. Nous sommes en général d’accord, mais il y a des sujets sur lesquels les divergences sont claires. Dans ce cas, ce n’est pas du tout le programme du MR. Ca n’engage en aucun cas le parti: nous ne sommes pas pour une légalisation ou une dépénalisation », a commenté le porte-parole.

Dans la galaxie libérale, les Jeunes MR ne sont pas isolés. La Fédération des Etudiants Libéraux (FEL), elle aussi officiellement indépendante du MR même si son siège se trouve dans le bâtiment du parti et que plusieurs figures de proue du parti ont fait un passage dans ses rangs, a fait savoir qu’elle défendait une dépénalisation des drogues depuis 2011.

L’an passé, les étudiants libéraux ont rappelé cette position en invoquant l’échec de la politique de répression. Ils avaient alors réclamé la pacification du débat sur cette question qui avait connu une brusque poussée de fièvre au mois de septembre. Ecolo J s’était prononcé en faveur d’une légalisation de la détention de drogues dures avant de se faire recadrer par la direction des Verts francophones. Les critiques n’avaient pas manqué dans d’autres partis. La ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet (cdH), avait exprimé sa ferme opposition, estimant qu’il s’agissait là d’une proposition dangereuse. Le MR n’avait pas été en reste. La sénatrice Christine Defraigne s’était indignée. Elle jugeait la proposition « irresponsable et assassine ».

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