Georges-Louis Bouchez, figure de proue du MR montois et délégué général de son parti : une ambition qui dérange. © Benoit Bouchez/photo news

Les initiatives se multiplient pour empêcher ISLAM de se présenter aux élections

Les prises de position et initiatives se multiplient depuis plusieurs jours pour interdire le parti ISLAM et l’empêcher de faire campagne en vue des prochaines élections.

La dernière en date est celle du conseiller communal montois Georges-Louis Bouchez (MR). Dans les colonnes de SudPresse, la tête de liste de « Mons en Mieux » annonce le dépôt d’une motion demandant l’interdiction de tout rassemblement du parti islamiste. Il souhaite qu’elle serve de modèle pour les autres conseils communaux du royaume.

En cette période de vacances, les déclarations du dirigeant de cette formation sur l’égalité entre hommes et femmes ont secoué le monde politique, aussi bien au sud du pays qu’au nord. Jusqu’à présent, le parti ne dispose pourtant que d’une maigre représentation en Région bruxelloise: deux conseillers communaux élus en 2012, l’un à Anderlecht, l’autre à Molenbeek, les deux communes où des listes étaient déposées. En 2018, davantage de listes pourraient être présentées, y compris en Wallonie. Des candidats sont annoncés à Liège, Verviers, Herstal, Ans, Saint-Nicolas et Dison mais aussi à Namur, Charleroi ou Mons.

En Flandre, la N-VA et l’Open Vld veulent rédiger une loi qui permettrait d’interdire de tels partis. Dans les rangs francophones, le député Richard Miller (MR) soutenu par le ministre fédéral Denis Ducarme s’est également prononcé en faveur d’une interdiction, de même que le président de DéFI, Olivier Maingain, par le biais de l’inscription de la laïcité de l’Etat dans la Constitution.

Dimanche, c’était au tour de la présidente de la fédération bruxelloise du PS, Laurette Onkelinx, d’emboîter le pas en élargissant toutefois le débat à l’ensemble des partis liberticides. Car, à la lire, le problème n’est pas neuf mais quand il concernait le Vlaams Blok, certains (particulièrement en Flandre, ndlr) ont affiché leur réticence à adopter une législation stricte. L’ex-vice-première ministre appelle les partis à trouver vite un consensus politique pour régler ce point.

« Cela fait très longtemps que je plaide pour l’interdiction de partis liberticides. A l’époque, c’était pour interdire le Vlaams Blok et lui retirer sa dotation. Je n’avais pas été suivie. Je suis favorable à une politique de fermeté contre des partis qui ne respectent pas nos valeurs fondamentales. C’est le cas à l’extrême droite où des petits partis rénovent l’idée du nazisme et c’est le cas pour le Parti Islam. Ce parti balaie nos principes constitutionnels et notamment l’égalité entre hommes et femmes. Sur ce sujet aussi, il n’y a pas de demi-mesure à prendre. Il faut frapper fort. Nous devons rapidement trouver un consensus pour une loi pour contrer les partis liberticides », a-t-elle déclaré sur Twitter.

Si la condamnation des thèses soutenues par ISLAM est unanime, le soutien à une interdiction divise les partis. Interrogée dans « L’Echo », la co-présidente des Verts Zakia Khattabi juge que la mesure reviendrait à faire le jeu des ennemis de la démocratie.

La question relance aussi la discussion sur l’inscription de la laïcité dans la Constitution. Les socialistes et DéFI y sont favorables tandis que les libéraux préfèrent le terme de neutralité, sujet à moins d’ambiguité en Belgique, la laïcité étant également l’un des courants philosophiques reconnus en Belgique.

« Je rappelle notre demande d’inscrire la laïcité dans la Constitution. Pour nous, il serait utile d’avoir comme symbole dans notre Constitution l’inscription que la Belgique est un Etat laïque », a indiqué le président Elio Di Rupo.

Le sujet a fait l’objet de discussions au sein de la Commission de Révision de la Constitution de la Chambre mais n’a pas pu jusqu’à présent recueillir un consensus suffisant. Le débat n’est pas clos et pourrait reprendre dans les semaines qui viennent.

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