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« Les grands gagnants des élections communales sont les partis nationaux »

Le Vif

Les listes citoyennes et locales ont progressé en Wallonie, mais les partis traditionnels restent les grands vainqueurs des élections communales de 2018. C’est ce qui ressort du rapport présenté vendredi à Namur par plusieurs chercheurs universitaires. Ceux-ci se sont attelés à dégager les grandes tendances du scrutin, avec le soutien du Service public de Wallonie (SPW).

Le nombre de listes faisant clairement référence à la notion de citoyenneté est passé de 38 (4%) à 84 (8%) de 2012 à 2018. « Cependant, nous n’observons pas le foisonnement annoncé », a expliqué un chercheur à l’université de Namur (UNamur), Jérémy Dodeigne.

D’une manière plus globale, l’étude montre que 143 listes étaient uniquement composées de candidats « apartisans », soit 14% des formations.

« C’est un nombre important, mais seules dix de ces listes sont aujourd’hui dans une majorité, pour un total de trois bourgmestres », a indiqué M. Dodeigne.

« Les grands gagnants des élections sont en fait les partis nationaux, même si beaucoup se sont retranchés derrière des noms à connotation locale », a-t-il ajouté.

En Wallonie, les chercheurs observent ainsi une diminution du nombre des « listes nationales », au profit des listes locales (+ 175%).

Mais en analysant le profil des candidats, ils constatent néanmoins que les partis traditionnels ont emporté environ 60% des suffrages, même si les listes dites locales sont passées de 10 à 24% des voix.

Relativiser la montée en puissance des listes citoyennes et locales

« La montée en puissance des listes citoyennes et locales est donc une réalité, mais il faut la relativiser », a conclu M. Dodeigne.

Parallèlement, les universitaires indiquent que la suppression de l’effet dévolutif de la case de tête n’a eu que des conséquences limitées. Alors que 43,2% des candidats furent élus en dehors de l’ordre des listes en 2012, la progression n’a été que de l’ordre de 5,5% en 2018.

« Le rôle de l’électeur dans dans la désignation des mandataires a été renforcé, mais l’augmentation de la compétition entre candidats d’une même liste n’a pas été aussi marquée qu’attendu », a encore souligné M. Dodeigne.

Le rapport rappelle également que seuls 18,6% des bourgmestres wallons sont des femmes. Cela, malgré une parité hommes-femmes globalement renforcée en termes de taux de candidates (48,5%) et d’échevines (38,6%). La proportion de femmes bourgmestre apparaît par ailleurs trois fois supérieure au MR et chez Ecolo qu’au PS et au cdH.

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