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Les femmes FGTB demandent du respect au gouvernement Michel

Quelque 1.850 manifestants, selon la police, ont battu les pavés bruxellois jeudi pour demander du respect au gouvernement Michel. La marée rouge a quitté peu après 11h00 la place Saint-Jean pour rejoindre la Tour des Finances sur le coup de 12h30.

C’est sous un soleil de plomb et des « No no no Michel we say no » qu’est parti le cortège FGTB. Parmi les 1.850 manifestants, des femmes mais aussi de nombreux hommes venus « défendre leurs soeurs et leur mère ». « Les femmes demandent du respect », a martelé Estelle Ceulemans, secrétaire fédérale FGTB. « La situation socio-économique des femmes n’a cessé de se détériorer depuis le début de la crise, l’écart salarial ne se résorbe pas et nous sommes désormais confrontées à un gouvernement de menteurs et de misogynes. »

Sous le slogan « Laisserons-nous Charles et Bart décider pour nous? », ou d’autres plus fleuris, les manifestants dénoncent, entre autres, le saut d’index, qui aura plus d’impact sur le pouvoir d’achat des femmes puisqu’elles « gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes et qu’elles sont plus nombreuses à occuper un emploi à temps partiel ».

Autres mesures discriminatoires désignées par le syndicat, le recul de l’âge de la pension à 67 ans ou encore les exclusions du chômage car, à Bruxelles, « 63% des exclus du chômage sont des exclues ».

En fin de parcours, quatre déléguées syndicales ont pris la parole pour témoigner de leur situation précaire avant les discours officiels des deux secrétaires fédérales. « Les mesures du gouvernement Michel sont inacceptables », ont répété Estelle Ceulemans et Miranda Ulens. « Au premier janvier 2017, les allocations de garantie de revenus (AGR) perçues en cas de travail à temps partiel involontaire seront diminuées de moitié.

Plus de 50.000 travailleurs seront touchés, et 80% d’entre eux seront des femmes, qui vont se voir amputés d’une partie importante de leur revenu », a déclaré Estelle Ceulemans. « De plus, la pénibilité du travail des femmes n’est pas suffisamment prise en compte. »

Les secrétaires fédérales ont également dénoncé le manque d’accès aux formations qui permettraient à la gente féminine d’évoluer dans leur carrière. « Nous voulons l’instauration d’un nombre de jours de formation déterminés par travailleur pour que les femmes ne soient plus mises de côté. »

Et de dénoncer les « attaques » permanentes du gouvernement envers la sécurité sociale, la vie privée – par les visites domiciliaires aux bénéficiaires des allocations d’insertion – et aux services publics. « Ce que veut le gouvernement, c’est renvoyer les femmes à la maison. » Le cortège s’est disloqué peu avant 13h00, sous la conclusion des deux syndicalistes: « Ensemble, on est plus forts ».

Une délégation s’est ensuite rendue chez la secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances, Elke Sleurs. Celle-ci a réfuté les critiques émises plus tôt par la FGTB. Concernant le saut d’index, elle tient à préciser que « les salaires les plus bas bénéficient d’une réduction d’impôt supplémentaire, ce qui entraine une hausse de leur salaire net et une augmentation de leur pouvoir d’achat.

De plus, le saut d’index a été corrigé socialement et il vise à réduire le handicap salarial ». Selon elle, « cela stimule l’économie, améliore le bien-être et crée donc plus d’emplois ».

Les protagnistes ont également abordé la problématique du crédit-temps sans motif, la secrétaire d’Etat a indiqué que le gouvernement fédéral allait élargir le crédit-temps motivé. « La personne qui prendra un crédit-temps pour, par exemple, s’occuper de ses enfants recevra donc justement plus de possibilités que par le passé. » « La secrétaire d’Etat semblait très mal à l’aise d’être confrontée à la réalité », a pour sa part jugé Estelle Ceulemans.

« Nous avons reçu très peu de réponses par rapport à nos interpellations, sur les carrières mais aussi la réduction de l’AGR. Nous espérons tout de même avoir été entendues, et qu’elle fera passer le message au reste du gouvernement. »

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