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Les étudiants francophones en médecine pointent la N-VA derrière Maggie De Block

Le Comité inter-universitaire des étudiants en médecine (CIUM) a dit vendredi suspecter, dans l’attitude de la ministre de la Santé Maggie De Block (Open Vld) sur la délivrance des numéros Inami, « une pression importante des nationalistes flamands », tout en déplorant « la communautarisation à outrance d’une problématique qui concerne l’ensemble des citoyens belges ».

Mme De Block doute ouvertement de l’efficacité du filtre mis en place par le ministre francophone Jean-Claude Marcourt (PS) à la fin de la première année d’étude en médecine et dentisterie (et non un examen d’entrée comme en Flandre), pour établir le nombre d’étudiants pouvant obtenir un numéro Inami à la fin de leur cursus. Elle a récemment affirmé qu’elle attendrait une évaluation de son application – qui ne sera pas possible avant la mi-2016 – avant un feu vert concernant la délivrance des nouveaux numéros INAMI, ce qui laisse dans l’incertitude à tout le moins les étudiants qui sortiront en 2017.

A la Chambre, la ministre libérale a été accusée il y a dix jours par l’opposition PS et cdH d’agir dans les seuls intérêts de la Flandre, ce dont elle s’est défendue avec force, épaulée par le MR. Dans une lettre qu’il lui a adressée vendredi, le CIUM lance une nouvelle charge. Il demande à Mme De Block de « fonder ses réformes sur des preuves et des bases scientifiques » qui, selon le comité, démontrent que les quotas cumulés de 2004 à 2020 (10.500 diplômés néerlandophones et 7.000 francophones) aboutissent à des taux de remplacement d’à peine 80% des médecins francophones et plus de 150% des néerlandophones.

« Alors que le ministre Marcourt a pris ses responsabilités, la ministre (flamande, Hilde) Crevits n’a pris aucune mesure pour éviter les surnuméraires qui sont également bien présents en Communauté flamande, créant de ce fait un déséquilibre évident entre les deux communautés d’étudiants », affirme le CIUM. « Nous déplorons la communautarisation à outrance d’une politique qui concerne l’ensemble des citoyens belges », affirment les étudiants francophones en médecine. « Même si nous suspectons une pression importante des nationalistes flamands, celle-ci ne peut justifier la prise d’otage que vous nous imposez maintenant ».

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