© Image Globe / GERARD GAUDIN

Les Etats-Unis appellent la Belgique à rester militairement en Afghanistan

Le Vif

L’ambassadeur des Etats-Unis en Belgique, Howard Gutman, a lancé mardi un discret appel du pied au gouvernement belge en lui suggérant de « rester impliqué » en Afghanistan à partir de 2015, après la fin de l’actuelle mission de combat de l’Otan, mais alors que l’Alliance atlantique en prépare une nouvelle, axée sur la formation des forces de sécurité afghanes.

« Pour préserver ce progrès (l’ambassadeur énumère une série de réalisations en Afghanistan depuis 2002), il est nécessaire que nous restions impliqués. (…) Les 331.000 membres de la police et armée afghane doivent continuer à être financés et à bénéficier d’un certain niveau d’encadrement et d’assistance afin d’augmenter encore la sécurité et de permettre à l’Afghanistan de continuer à de développer au bénéfice de tous les Afghans », écrit M. Gutnam, dans une carte blanche publiée par le journal La Libre Belgique.

« Nous devons continuer à soutenir ces efforts, ce qui peut être difficile en ces temps de budget serré, mais le bénéfice pour la population afghane en vaut indubitablement le coût », poursuit l’ambassadeur à trois mois de son départ de Bruxelles.

Le gouvernement Di Rupo n’a encore pris aucune décision sur le maintien d’une présence militaire en Afghanistan à partir de 2015, quand les forces afghanes seront seules responsables de la sécurité dans le pays, et semble prêt à transmettre le dossier à son successeur issu des élections de juin 2014.

L’Allemagne, qui commande les troupes de la force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf, dirigée par l’Otan) dans la zone nord de l’Afghanistan – provenant d’une quinzaine de pays, notamment scandinaves -, vient d’annoncer son intention de maintenir de 600 à 800 soldats en Afghanistan pour la période 2015 à 2017. Et son ministre de la Défense, Thomas de Maizière, a manifesté jeudi dernier, en rencontrant son homologue belge, Pieter De Crem, son « intérêt » à voir la Belgique rester présente militairement en Afghanistan à ses côtés. L’Otan envisage de conserver dans le pays une présence assez importante, deux fourchettes étant citées, dans l’attente d’une décision définitive: l’une basse, de 8.000 à 12.000 personnes, l’autre, haute, de 10.000 à 20.000.

Le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a toutefois récemment prévenu que la conclusion d’un accord sur le statut des forces (en jargon militaire « Status of forces agreement », Sofa) avec le gouvernement afghan était un « prérequis » indispensable.

Il a rappelé que le gouvernement afghan négociait actuellement un tel accord avec les Etats-Unis – qui souhaitent pour leur part maintenir des troupes de combat pour lutter contre l’insurrection talibane après le 1er janvier 2015. Un tel accord bilatéral fournirait des directives pour la conclusion d’un Sofa entre Kaboul et l’Otan, selon M. Rasmussen.

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