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Les enfants de migrants ne s’en sortent guère mieux que leurs parents

Le Vif

À en croire une information relayée par le quotidien De Standaard, les enfants de migrants installés en Belgique ont beaucoup de mal à rattraper le retard de prospérité qui a commencé avec leurs parents. Ce retard touche particulièrement les personnes d’origine nord-africaine et turque.

Une étude comparative réalisée par la Banque Nationale montre que la Belgique est l’un des pays développés où les migrants s’en tirent le moins bien. Non seulement les migrants de première génération y sont moins actifs sur le marché du travail, mais il en va de même pour leurs descendants, et l’écart se creuse encore davantage.

En France, au Luxembourg, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, le taux d’emploi des membres de la deuxième génération âgés de 20 à 44 ans progresse significativement alors qu’en Belgique ce n’est presque pas le cas. Dans notre pays, le taux d’emploi de la première génération de migrants hors UE est de moins de 60%, et ce chiffre vaut également pour leurs enfants. C’est là un véritable gouffre, car pour les Belges autochtones de la même tranche d’âge ce chiffre s’élève à près de 90%. Un rapport publié en décembre dernier par le SPF Emploi et le Centre pour l’Égalité des Chances vient confirmer ce retard.

Selon le quotidien De Standaard, le retard de la deuxième génération est surtout dû à l’enseignement qui ne réussit pas effacer les différences.

Les chercheurs avancent plusieurs explications à cet écart. Les migrants issus de régions qui s’en tirent moins bien que la moyenne, en particulier l’Afrique et du Moyen-Orient, sont souvent venus en Belgique dans le cadre de regroupement familial. En plus, ils sont souvent concentrés dans les grandes villes, où il est plus difficile de trouver un emploi.

Certains chercheurs relèvent également les différences culturelles. Interrogé par De Standaard, Marc De Vos (Université de Gand, Itinera) explique que beaucoup de nouveaux venus s’enferment dans leur réseau, ce qui leur donne peu d’opportunités d’avancer. « Les personnes issues de certaines communautés islamiques épousent nettement plus souvent que la moyenne quelqu’un de leur pays d’origine, ce qui fait qu’il faut chaque fois recommencer le processus d’intégration », ajoute-t-il.

Pour Ive Marx (Université d’Anvers), ces différences culturelles n’expliquent pas pourquoi la situation en Belgique est bien pire qu’aux Pays où la population de migrants est comparable à celle qui vit en Belgique. Il pointe notamment l’accueil de personnes âgées plus adapté aux musulmans et plus flexible chez nos voisins du nord. Ici en Belgique, relativement peu de musulmans s’adressent à une institution : c’est la famille et généralement la femme qui s’occupe des personnes âgées. (CB)

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