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« Les élus PTB ne laisseront rien passer »

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Tête pensante du PTB, fonctionnaire aux Finances, Marco Van Hees ne sera pas un député fédéral comme les autres. C’est en tout cas ce qu’il annonce. Entretien.

L’intégralité de l’entretien dans Le Vif/L’Express de cette semaine

Le Vif/L’Express : Etes-vous prêt à jouer le jeu parlementaire en en respectant les règles ?

Marco Van Hees : Oui, mais nous n’agirons pas qu’au Parlement. Le PTB a toujours rappelé que les grands acquis sociaux ont été obtenus dans la rue. Nous serons donc à la fois au Parlement et dans la rue. Nous le faisons déjà au niveau des conseils communaux. C’est ce que nous appelons le principe « rue-conseil-rue ». Pour aller au conseil, on part de la rue puis on revient à la rue. Nombre de propositions de loi tombent dans les oubliettes de la Chambre, sans même être débattues en commission. C’est inacceptable. Pour nous, il n’y aura pas de travail parlementaire sans créer un rapport de force à l’extérieur de l’hémicycle pour que tous les débats aient bien lieu.

Vous serez un trublion au sein du Parlement ?

En tout cas, nous ne suivrons pas forcément l’ordre du jour. Nous serons avant tout le relais des luttes qui se mènent sur le terrain. Il est clair que nous nous opposerons farouchement à toute politique d’austérité. Je ne pense pas qu’on va utiliser les techniques visant à multiplier les questions ou les amendements pour bloquer le processus parlementaire. Mais on ne laissera rien passer. Nous ne manquerons pas également de rappeler aux partis traditionnels leurs promesses électorales, par exemple en matière de suppression du régime des intérêts notionnels ou en matière d’impôt sur les grandes fortunes que nous revendiquons depuis longtemps. Nous mobiliserons les syndicats, s’il faut. Et la rue, bien entendu.

Vous avez annoncé qu’en tant que parlementaire vous alliez vivre avec un salaire moyen de travailleur. Combien allez-vous gagner ?

De mon salaire net de député qui équivaut à environ 5 500 euros, je garderai 1 700 euros en poche. Le reste ira au parti. 1 700 euros, c’est ce que je gagnais avec mon mi-temps au ministère des Finances.

Si pouviez changer quelque chose à notre démocratie parlementaire, ce serait… ?

Déjà le mode de désignation en fonction des résultats électoraux, vu les soucis que nous avons eus aux parlements bruxellois et wallons. Ce qui me gêne, c’est que c’est la majorité parlementaire qui tranche ces litiges plutôt qu’une instance indépendante comme dans la plupart des pays. Ce sera un chantier, pour nous. Par ailleurs, il faudrait modifier le processus qui permet aux présidents de commissions parlementaires de laisser nombre de propositions de loi se perdre dans le pipeline. Déjà la majorité des lois soumises au vote sont des projets et pas des propositions. Ce qui montre la prédominance de l’exécutif par rapport au Parlement.


Propos recueillis par Thierry Denoël

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