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Les écoles riches paieront pour les écoles pauvres

La ministre de l’enseignement obligatoire de la communauté française, Marie-Dominique Simonet a rédigé un décret prévoyant un transfert de fonds entre les écoles les plus riches et les plus pauvres. Elle espère ainsi rééquilibrer les budgets dans l’éducation.

Marie-Dominique Simonet peaufine actuellement le décret « vase communiquant » qui pourrait entrer en vigueur à la rentrée 2011. Les 60% les écoles plus riches soutiendront les 25% les plus pauvres. Les premières redistribueront 1,85% de leurs moyens en personnel et 1,16% de leur budget. 15% des écoles ne seront ni contributrices ni bénéficiaires.

Dans un contexte budgétaire difficile, les écoles maternelles, primaires et secondaires, concernées par le décret, doivent se serrer la ceinture. Les plus favorisées dans l’enseignement secondaire et fondamental devront réduire leur personnel et leurs subventions. L’emploi sera réduit en maternelle au profit de cours de psychomotricité. Ces transferts dureraient 5 ans à partir de leur mise en place.

Ce projet de loi, débattu dès juillet 2009 dans le cadre des accords de l’Olivier, en reste pour le moment au stade d’avant-projet. Il n’entrera pas en vigueur l’année prochaine car une étude universitaire est en cours pour définir un classement réactualisé des différentes écoles. La définition du niveau des écoles dépend de l’indice de ses élèves qui est évalué en fonction de leur quartier de résidence.

Sylvie Kwaschin, la vice-présidente du Setca enseignement libre, se demande si cette mesure « ne va pas dégrader l’enseignement dans les écoles favorisées. Il ne sert à rien de déshabiller Pierre pour habiller Paul » ajoute-t-elle. Au cabinet de la ministre, on précise que « Marie-Dominique Simonet ne souhaite pas s’exprimer sur ce sujet car le texte peut encore évoluer, que cette décision fait suite aux difficultés budgétaires de la communauté et qu’il marque néanmoins une volonté de tirer l’école vers le haut ». En Belgique francophone, 20% des écoles accueillent 80% des populations défavorisées.

Guillaume Bur, avec Belga.

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