Theo Francken (N-VA). © BELGA

Les demandes d’asile ont reculé pour la première fois en deux mois

L’afflux de demandeurs d’asile a, pour la première fois en près de deux mois, connu un recul de 38% sur la semaine écoulée, a indiqué dimanche le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Theo Francken, sur le plateau du Zevende Dag (VRT).

Le nombre de nouveaux arrivants est passé de 1.900 il y a deux semaines à 1.180 cette semaine.

Theo Francken (N-VA) ne s’explique pas vraiment ce recul. « Est-ce dû à la Hongrie, à la fête du sacrifice, est-ce que d’autres éléments jouent », s’est-il interrogé. Il juge que la décision de n’accepter que 250 enregistrements par jour et la mise au frigo de dossiers de demandeurs irakiens – potentiellement falsifiés parce que très similaires entre eux – ont pu jouer aussi.

Face au taux élevé de demandeurs irakiens parmi les personnes arrivées, le secrétaire d’État se retranche derrière le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour plaider le renvoi rapide des demandeurs déboutés, qui ne peut se faire actuellement que sur base volontaire.

« Le renvoi forcé vers Bagdad n’est pas chose aisée, mais nous envisageons cela à nouveau. Nous avons connu par le passé pas mal de difficultés avec le Conseil du contentieux des étrangers, qui traite de cela, mais bon, lorsqu’une organisation aussi importante (que le HCR) le dit, nous devons le faire », a-t-il affirmé.

Ducarme dénonce « l’esbrouffe » de la N-VA

Le député Denis Ducarme, chef de groupe MR à la Chambre, a dénoncé dimanche « l’esbrouffe » à laquelle se plie selon lui la N-VA à travers certaines de ses revendications irréalistes sur les réfugiés, tout en soutenant la proposition de supprimer le crédit d’impôt aux demandeurs d’asile.

Interrogé sur le plateau de « C’est pas tous les jours dimanche » sur la volonté de la N-VA de réduire le statut des réfugiés en révisant la Convention de Genève, ou de réduire les allocations familiales des réfugiés en les rendant progressives, M. Ducarme y a vu « de l’esbrouffe ».

« On ne va pas aller voir 145 pays pour revoir la Convention de Genève (…). Toucher aux allocations familiales de réfugiés, c’est non », d’autant qu’il s’agit d’une matière régionalisée, a-t-il fait observer, appelant à « être réaliste ».

Le gouvernement fédéral planche actuellement sur toute une série de restrictions au droit d’accès au territoire belge, notamment sur le regroupement familial, ou pour rendre temporaire le droit d’accès. M. Ducarme les a défendues en les qualifiant de politiques « humanistes mais fermes ». A ses yeux, ces politiques ne signifient pas que l’équipe Michel « suit la N-VA », mais qu’elle « répond à une inquiétude légitime par rapport au phénomène migratoire ».

Le député a repris à son compte la proposition du ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) de faire en sorte que les demandeurs d’asile qui ne disposent pas de revenus ne puissent plus bénéficier de déductions fiscales. « Il faut en terminer avec le crédit d’impôt aux réfugiés », a lancé le député réformateur. Le ministre N-VA avait suggéré que les moyens dégagés servent à améliorer l’accueil temporaire et l’accompagnement des demandeurs, en concertation avec les Régions.

M. Ducarme a souligné auprès de Belga que cette suppression du crédit d’impôt des réfugiés figurait déjà dans le programme du MR en 2014, « in tempore non suspecto ».

Pour le député Raoul Hedebouw (PTB), ces politiques signifient au contraire que le gouvernement Michel touche au statut du réfugié bien qu’il s’en défende, et suit ainsi les positions de la N-VA.

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