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Les « débaptisations » en chute constante depuis 2010

Le nombre de demandes de « débaptisations » adressées à l’Eglise catholique a connu une chute plus ou moins constante ces dernières années, après un pic impressionnant constaté en 2010 à la suite du scandale de pédophilie autour de l’évêque de Bruges Roger Vangheluwe.

Selon les chiffres communiqués par les différents diocèses de Belgique, la plupart d’entre eux ont reçu moins de 100 demandes de quitter l’Eglise durant l’année 2014. En 2010, ce chiffre tournait autour des 2.000 dossiers dans certaines régions (2.183 au diocèse d’Anvers et 1.846 dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles).

Le diocèse de Namur, qui ne tient pas de statistiques, est le seul à ne pas avoir de chiffres en la matière. Parmi les 7 autres (archi-)diocèses de Belgique, la tendance est clairement à la baisse depuis 2010. Seule Bruges connait une légère remontée: 81 demandes en 2014 contre 78 en 2013 (mais 105 en 2012). Anvers (110 demandes contre 133 en 2013) et Malines-Bruxelles (153 en 2014 – chiffre provisoire car quelques dossiers doivent encore être traités -, contre 189 en 2013), Gand (79 contre 121 en 2013), Hasselt (46 contre 62 en 2013), Liège (54 contre 68 en 2013) et Tournai (50 contre 81 en 2013) ont toutes vu le phénomène de la débaptisation petit à petit s’amenuiser durant les dernières années.

« La tendance à la baisse est claire », indique Jeroen Moens, de l’archevêché de Malines-Bruxelles. « Il s’agit d’un phénomène assez marginal, surtout quand on le compare au nombre de nouveaux baptisés, qui sont un peu plus de 13.000 chaque année dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles ». Selon Tommy Scholtès, responsable presse des évêques de Belgique, « les personnes qui demandent actuellement à être rayées du registre des baptêmes ont souvent un problème personnel avec la paroisse ou une expérience négative ». Leurs raisons sont différentes que durant le pic de 2010, où les gens « se sentaient découragés en découvrant qu’une telle chose (la pédophilie, ndlr) avait pu exister au sein de l’Eglise ».

L’abbé Jean-Pierre Lorette, vicaire épiscopal du diocèse de Tournai, évoque quant à lui « une manière de tirer au clair un certain ‘baptême sociologique’, chez des personnes qui ont été baptisées par leurs parents, par tradition, mais n’ont ensuite pas été pratiquantes ». Il précise remarquer ces dernières années « un nouveau phénomène: 2-3 personnes par an qui regrettent leur apostasie et demandent à être réintégrées à l’Eglise catholique ». Cela est tout à fait possible, le sacrement du baptême ne pouvant pas être « retiré ». Quand une personne demande une « débaptisation », le terme exact préféré par l’Eglise étant « apostasie », il envoie un simple formulaire, ainsi que 10 euros de frais administratifs. On « prend acte » de sa volonté de ne plus faire partie de l’Eglise catholique mais le sacrement en lui-même reste valable et un retour en arrière est toujours possible.

Catherine Jamoulle, directrice du service de presse et de communication du diocèse de Liège, estime que « 85-90% des personnes qui font la demande d’apostasie sont de morale laïque ». La raison avancée est souvent qu’elles « ne partagent plus les convictions philosophiques que leur parents leur ont transmises ». A noter que certaines Maisons de la Laïcité proposent d’office à leurs membres des formulaires-type de débaptisation, indique-t-on dans plusieurs diocèses.

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