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Les contrôles lors des self-scans ne doivent rien au hasard

Muriel Lefevre

On a l’impression que les contrôles effectués lorsqu’on scanne nous-mêmes nos achats à la caisse d’un magasin sont faits au petit bonheur la chance. « Naïveté », selon un expert interviewé par De Morgen. Ceux-ci ont tout à voir avec nos habitudes d’achat.

« Désolé, nous ne pouvons rien y faire, c’est le système qui décide qui on doit contrôler. » Une phrase qui aura déjà été entendue par de nombreux clients avec une pointe d’exaspération lorsque toutes les courses sont déjà rangées dans leur sac. C’est une disposition qui a été prise pour tenter d’éviter les fraudes et les vols. On estime qu’il y a en effet deux fois plus de vols avec ce système qu’aux caisses classiques. Pas de quoi décourager leur développement puisque cela permet aux magasins d’engager moins de personnel pour les caisses et permettrait de servir plus rapidement les clients.

C’est un algorithme et non le destin qui décide qui va être contrôlée. Il envoie aux membres du personnel un signal qui indique la nécessité d’un contrôle. L’âge, l’origine ou l’ethnie ne jouerait aucun rôle, précise encore l’expert.

Néanmoins chaque chaîne de magasins pourrait déterminer ses propres règles selon un consultant de NCR, une compagnie américaine spécialisée dans les systèmes de caisses, interviewé par De Morgen.

L’un des critères serait ce qui se trouve dans votre chariot, mais aussi votre carte client qui enregistre pas mal de données. Par exemple, celui qui achète souvent des filtres, mais jamais du café a potentiellement plus de chance de se faire contrôler. Ou encore celui qui passe une heure dans le magasin et ne ressort qu’avec quelques produits. Mais aussi ceux qui font des achats qui sortent des standards des modèles de courses dites « classiques ». Enfin, si c’est votre première visite, cela augmente vos chances de vous faire contrôler.

Il se murmure que certains magasins enregistreraient un « taux de risque » pour chaque client et que celui qui aurait été pris à voler augmenterait ses chances de contrôles. Oublier de scanner des boissons fortes, des piles ou des lames de rasoir pourrait sérieusement venir plomber ce taux de risque. Une pratique qui ne serait néanmoins pas de mise en Belgique selon les revendeurs.

Baptiste van Outryve de Carrefour dit dans De Morgen: « derrière les contrôles, il y a effectivement un algorithme. Nous ne pouvons bien entendu pas révéler ses secrets, mais je peux vous dire que la taille et le type d’achat à son importance. » Chez Delhaize, on insiste surtout sur le rôle dissuasif des contrôles : on peut les comparer à des radars. On doit craindre d’avoir une amende sans pour autant avoir des radars à chaque coin de rue.

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