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Les contrôles à la frontière portent leurs fruits, selon Jambon

Les contrôles menés en Flandre occidentale à la frontière française portent leurs fruits, a affirmé mardi le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, en Commission de la Chambre, en réponse à une série de questions. Depuis le lancement de l’opération Medusa le 23 février, 717 « transmigrants » ont été interceptés. Leur nombre va décroissant: il était d’une centaine par jour quand les contrôles ont commencé.

La Belgique a décidé de réintroduire ces contrôles à la suite de la décision française de démanteler les camps de migrants à Calais. Il s’agit de personnes en séjour illégal qui veulent gagner la Grande-Bretagne. Le gouvernement fédéral veut éviter que des camps ne se forment à la Côte belge, en particulier à Zeebrugge. La situation devenait préoccupante, aux yeux des autorités belges. En octobre 2015, 542 « transmigrants » ont été interceptés. Au mois de février, leur nombre s’élevait à 1418.

Les personnes interceptées en Belgique sont contrôlées. Si elles sont connues, l’accès au territoire leur est interdit ou elles sont reconduites à la frontière. Les personnes inconnues sont emmenées dans un centre d’enregistrement à Furnes où leurs empreintes digitales sont prises. Elles font ensuite l’objet d’une reconduite à la frontière. L’opération mobilise en moyenne 290 policiers. Les services sont priés d’informer les personnes interceptées de leurs droits, en particulier de celui demander l’asile. Ils sont très peu nombreux à le faire, a affirmé le ministre sans donner de chiffres. Il a toutefois précisé que, la procédure d’asile devait se dérouler en premier lieu en France puisqu’il s’agit de l’Etat européen dont ces personnes proviennent.

Cette affirmation fait douter les députés écologistes qui invoquent un reportage d’une télévision néerlandaise dont il ressort que les « illégaux » interceptés ne seraient pas informés de leur droit. Conformément aux accords régissant l’espace Schengen, l’opération court jusqu’au 23 mars. Elle peut être prolongée pendant un mois au maximum. Mercredi, le ministre se rendra dans la région pour évaluer la situation. Le point sera tranché par le prochain conseil des ministres.

Pour mener à bien cette opération, des renforts policiers ont été demandés, notamment aux zones de police bruxelloises alors que c’est en général la capitale qui doit faire appel à des renforts. Le ministre y voit là un retour de solidarité bien normal. Les députés bruxellois Philippe Pivin (MR) et Gilles Vandenburre (Ecolo) sont plus circonspects. « Il y aurait une cinquantaine de policiers bruxellois mobilisés alors que la police de Bruxelles est déjà surchargée », a fait remarquer l’écologiste. Outre leurs activités habituelles déjà fournies, les services de la capitale doivent faire face à la menace terroriste.

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