© BELGA/Siska Gremmelprez

Les consultations non conventionnées sont supprimées au CHR de la Citadelle

Les consultations personnalisées non conventionnées sont supprimées au CHR de la Citadelle à Liège « pour éviter toute confusion et tout amalgame », annonce vendredi l’hôpital, mettant ainsi fin à une pratique épinglée dans l’émission ‘Questions à la Une’ de la RTBF.

Tant des syndicats que des partis politiques avaient critiqué le doublement de la tarification proposé au CHR Citadelle à Liège en vue de raccourcir les délais pour les rendez-vous. Le CHR de la Citadelle avait précisé que le doublement de la tarification ne pouvait être proposé au sein de son établissement que par deux des 500 médecins indépendants liés à l’hôpital, et dont l’expertise est internationalement reconnue. Ce supplément ne pouvait atteindre qu’au maximum 100% du tarif INAMI en fonction de la spécialité, dans le cadre de consultations ne dépassant pas 1/10e des activités des médecins concernés.

Réuni vendredi, le conseil d’administration du CHR de la Citadelle a décidé de suspendre cette pratique, regrettant les « attaques injustes dont (l’hôpital) a été victime dans cette campagne de dénigrement ».

Le conseil d’administration dit réitérer sa pleine confiance en tous les médecins et l’ensemble du personnel du CHR.

L’émission ‘Questions à la Une’ passait mercredi soir à la loupe les honoraires médicaux et pointait certaines dérives, dont celle assimilée par certains au « speedy pass », qui permet de réduire les délais d’attente, moyennant paiement supplémentaire.

Interrogée jeudi à la chambre sur les dérives épinglées dans le reportage de la RTBF, la ministre de la Santé Maggie De Block a encouragé les patients victimes de ces pratiques à porter plainte. « Je comprends très bien les difficultés pour les patients dans ces circonstances. Je comprends aussi l’émotion suscitée quand un hôpital ose écrire dans un mail qu’au tarif normal, l’attente est de huit mois alors qu’au tarif double, le rendez-vous peut être pris dans le courant du mois », a-t-elle réagi. « En ce qui concerne les médecins qui refusent de traiter un patient qui ne prend pas de chambre individuelle et les médecins qui demandent un double honoraire parce qu’ils seraient meilleurs que les autres, je répète que c’est inacceptable », a déclaré la ministre. « Un médecin ne peut pas sélectionner ses patients sur base du choix de la chambre ou sur base de la capacité à payer un tarif double. Chaque citoyen a droit à des soins de santé de la même qualité. C’est sûr. Il s’agit donc d’une faute grave qui va à l’encontre de la déontologie; l’Ordre des médecins l’a clairement dit dans son avis du 22 février 2014 », a-t-elle ajouté. La ministre Maggie De Block a encouragé les patients victimes de telles pratiques à déposer plainte auprès de l’Ordre des médecins, auprès de leur mutualité ou auprès du médiateur de l’hôpital, tout en reconnaissant qu’il est difficile pour les patients de porter plainte contre l’hôpital où ils sont soignés. « Nous mettrons cela sur la table lors des discussions sur le plan de refinancement des hôpitaux », a conclu la ministre libérale.

Contenu partenaire