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Les clés pour s’assurer une retraite confortable

Pension rime avec anticipation. N’attendez surtout pas le dernier moment pour vous préoccuper de votre retraite. D’autant que la pension légale risque de peser de moins en moins lourd dans les années à venir.

En matière de pension, il existe tout un arsenal de produits d’épargne dans lequel il n’est pas toujours évident de se retrouver. Pour ce faire, un petit tour d’horizon des quatre piliers, comme on dit dans le jargon, s’impose.

PENSION LÉGALE

Le premier pilier fait tout simplement référence à la pension légale, celle qui est versée par l’Etat au terme de votre vie active. Cette pension légale ne permet en aucun cas de maintenir un niveau de vie égal à celui d’un travailleur actif. Au mieux, un fonctionnaire aura droit à 75 % du salaire moyen des cinq dernières années prestées. Ce pourcentage est nettement inférieur pour les employés. Sans parler des indépendants. En outre, le vieillissement de la population ne facilite pas la tâche de l’Etat et le fossé entre un salaire et la pension qui en découle risque de s’agrandir dans les prochaines années. Il faut donc impérativement se tourner vers les trois autres piliers.

ASSURANCE GROUPE

Le deuxième pilier concerne la pension complémentaire liée à l’activité professionnelle, soit ce que l’on appelle plus communément une assurance de groupe. Il s’agit d’une police souscrite par l’employeur au profit de ses salariés. L’objectif est de constituer un capital qui sera versé au travailleur au moment de prendre sa retraite. Elle peut également comporter des garanties en cas de décès. Généralement, les primes sont versées par l’employeur mais certaines assurances de groupe permettent également le paiement de primes complémentaires payées par le salarié.

L’employeur n’adhère pas à ce type d’assurance uniquement pour les beaux yeux de ses employés. En effet, les allocations patronales sont déductibles fiscalement en tant que charges professionnelles. Quant à l’employé, sa cotisation lui donne droit à des réductions d’impôts. Attention tout de même : le capital ainsi épargné est taxé à hauteur de 16,5 % au moment de la liquidation du contrat.

Comme pour le premier pilier, le travailleur n’a pas vraiment de prise directe sur ce type d’épargne-pension. Mais il peut avoir une influence indirecte. « Nous constatons en effet une tendance de plus en plus marquée chez les demandeurs d’emploi à opter pour un employeur qui offre ce genre d’avantage », explique Carine Père. Il faut donc tenir compte de ce paramètre au moment de signer un contrat auprès d’un nouvel employeur. Si vous changez d’employeur en cours de carrière, le capital n’est pas perdu. La police peut être transférée dans le plan pension du nouvel employeur. Elle peut également rester « dormir » chez votre ancien employeur jusqu’à votre départ à la retraite.

L’ÉPARGNE INDIVIDUELLE

La pension complémentaire existe également à titre individuel (le troisième pilier). Vous épargnez tout simplement en votre nom propre via un fonds de pension ou une assurance-vie. Là aussi, la formule vous offre une protection en cas de décès prématuré.

Chaque année, le montant épargné peut être déduit de votre déclaration fiscale à hauteur de 30 à 40 %. Autrement dit, si vous épargnez 100 euros, l’Etat vous fait cadeau de 30 à 40 euros.

Les assureurs proposent des produits très flexibles à ce niveau. Vous pouvez verser le montant que vous souhaitez, jusqu’au plafond annuel fixé actuellement à 870 euros. Vous pouvez également suspendre, augmenter ou diminuer le montant des versements.

Concernant ces produits d’assurance, on entend souvent parler des produits de la branche 21 et de la branche 23. Que se cache-t-il derrière ces termes un peu obscurs ? Très concrètement, pour les produits de la branche 21, le capital et un revenu minimum sont garantis par l’assureur. Le taux de rémunération actuel est de l’ordre de 3,25 %. Dans certains cas, l’assuré touchera également une participation bénéficiaire. Pour s’assurer que le capital soit bien garanti, la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA) est chargée de vérifier que les compagnies d’assurances sont toujours en mesure de couvrir leur passif. La branche 21 est donc la plus solide de l’arbre… sauf défaillance majeure de tout le système financier.

A contrario, le capital n’est absolument pas garanti lorsqu’on parle d’un produit de la branche 23. L’assureur répartit votre épargne dans des actions et des obligations. Votre rendement sera donc intimement lié aux performances de ces actions et obligations. Si, du jour au lendemain, les marchés boursiers s’effondrent, votre épargne disparaît dans la tourmente tout simplement. Il existe bien évidemment des produits de la branche 23 moins offensifs que d’autres et le risque reste très limité sur le long terme.

Mais il est néanmoins bien réel. « Je n’aurais par exemple pas aimé avoir des produits de la branche 23 arrivant à échéance en 2009 », explique Koen Van Gorp de chez Delta Lloyd Life. « Tout est en effet une question de chance au niveau du timing. Avec la crise que nous venons de traverser, de nombreux épargnants ont vu leurs économies fondre comme neige au soleil. » Alors pourquoi prendre des risques avec de l’argent qu’on ne peut pas se permettre de perdre ? Très simple. « Si on regarde les courbes de ces quarante dernières années, on constate que ce sont toujours les actions qui offrent le meilleur rendement. » Mais gageons que ce n’est sûrement pas le cas si on regarde les courbes récentes.

Reste enfin le quatrième pilier qui regroupe tous les autres produits d’épargne ne donnant droit à aucun incitant fiscal. Il peut s’agir d’un compte à terme, de placements boursiers, d’un héritage espéré ou de l’argent caché sous un matelas.

ARNAUD DE HANDSCHUTTER

QUE FAIRE À 25 ANS ?

Comme dit le proverbe, « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ». Cet adage est d’autant plus vrai en matière de pension. Tous les spécialistes s’accordent à dire que, pour bien préparer sa retraite, il convient de s’y prendre le plus tôt possible. La raison est toute simple : plus longtemps vous cotisez, plus élevée sera votre épargne au moment de mettre un terme à votre carrière professionnelle.

Cependant, les jeunes se montrent encore trop peu réactifs en la matière et ne commencent en moyenne à cotiser que vers la trentaine. On peut les comprendre. Le fait de penser à sa fin de vie alors qu’on perçoit ses premiers salaires n’est pas forcément un réflexe automatique. « Il y a sans doute des efforts à faire en termes de sensibilisation », confie Carine Père, product manager chez Dexia Insurance.

Le fait de s’y prendre très jeune est un premier pas dans la bonne direction. Encore faut-il savoir comment faire. La solution la plus évidente est d’investir dans l’immobilier dès que vous en avez les moyens et même pour acquérir un bien modeste. La brique reste une valeur sûre malgré la crise. En arrivant au terme de votre carrière, vous aurez largement remboursé votre emprunt hypothécaire. Vous pourrez éviter ainsi de payer des loyers onéreux qui pèsent souvent très lourd dans le budget d’un pensionné.

Si vous avez entre 20 et 35 ans, il ne faut pas hésiter à souscrire une épargne-pension à titre individuel quitte à verser de très faibles montants au début. Ne dit-on pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières ? En fonction de l’évolution des revenus, il est toujours possible d’adapter le montant des versements. Si vous avez en plus la possibilité de bénéficier d’une assurance de groupe auprès de votre employeur, vous êtes sur la bonne voie.

QUE FAIRE À 40 ANS ?

« Une fois passé le virage de la quarantaine, il faut essayer de viser le plein fiscal », explique Frédéric Lapaige, de chez Dexia Insurance. C’est à dire qu’il faut essayer, dans la mesure du possible, de cotiser pour atteindre les plafonds autorisés par l’Etat. L’avantage est double. Non seulement vous bénéficiez de déductions fiscales particulièrement intéressantes (certains dans le monde de la finance parlent même de très beau cadeau de l’Etat belge), mais vous vous constituez aussi un capital non négligeable. A côté de cela, il ne faut pas oublier les économies liées au quatrième pilier. Si vous n’êtes pas un as de la finance, adressez-vous à votre banquier pour qu’il vous conseille sur d’éventuels autres placements, sans oublier de ne jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier.

Enfin, si vous êtes déjà propriétaire de votre résidence principale, pourquoi ne pas investir une seconde fois dans l’immobilier. Les revenus locatifs permettent de financer partiellement l’acquisition du bien en question. Et une fois passé la barre des 65 ans, les loyers constitueront un revenu mensuel très appréciable.

QUE FAIRE À 55 ANS ?

A 55 ans, si vous venez seulement de vous réveiller en vous inquiétant pour votre pension, ne vous faites pas d’illusion : il est trop tard ou presque. Une épargne-pension liée à un contrat d’assurance-vie doit avoir une durée minimale de dix ans. Autrement dit, vous ne pouvez plus souscrire à ce type de contrat à dater du jour de votre 55e anniversaire. Même si vous le faites au dernier moment, il ne faut pas vous faire trop d’illusions, le capital épargné, certes non négligeable, ne permettra pas à lui seul de vous assurer une fin de vie paisible.

Reste à vous rendre chez votre banquier pour envisager quelques placements réalistes, que ce soit sur des comptes à terme ou des placements boursiers. Mais les solutions qui s’offrent à vous seront soit peu rémunératrices, soit assez risquées. Prudence, donc.

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