Les chambres étranges

A la fin du XIXe siècle, on appelait cela « l’Intimisme ». C’était l’heure de la bourgeoisie confiante qui aimait lire (Vuillard), écouter de la musique (Khnopff) ou encore manger des huîtres (Ensor).

Aujourd’hui, de jeunes artistes renouent parfois avec ces mises en scène ayant pour décor, la chambre ou le salon. Mais en milieu et place du fauteuil de velours, du piano, de la table en acajou et du papier peint joliment fleuri, s’impose…la menace ou le désastre.

Chez le Bruxellois Stephan Balleux, la première domine. Dans la chambre toute en grisailles sombres, une forme indéfinissable, sorte de nuage emmené dans un tourbillon de formes étirées et de pointes acérées, flotte au-dessus du lit vide. Le contraste entre une manière de peindre toute en contraintes photographiques (pour le décor) et une joie quasi nietzchéenne pour l’invitée insaisissable accroît encore le malaise.

Chez Jörg Lozek, le désastre est consommé. Murs, tentures, sols, cheminées, rideaux paraissent avoir perdu le nord. Ils se sont placés là où on ne les attend pas enserrant la solitude perplexe du héros en chemise blanche et short de même couleur alors qu’une part de et environnement paraît rongé par l’acide. Plaçant au même niveau motifs décoratifs, matiérisme des murs et figuration hyperréaliste, l’artiste allemand tisse le récit d’un spectacle aussi énigmatique que labyrinthique.

Maison de la culture. Av Golenvaux 14, à Namur. Jusqu’au 23 juin.

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