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Les bulldozers ont débarqué, le magnifique château néo-gothique de Noisy sera rasé (VIDEO)

Le Vif

La démolition du château néo-gothique de Noisy, dans la province de Namur, devrait débuter ce 27 octobre, malgré les multiples pétitions et manifestations des riverains qui désirent conserver ce magnifique édifice du patrimoine wallon niché au coeur de la forêt de Houyet.

L’impressionnante bâtisse de plus de 100 pièces située à Celles (Houyet), aussi surnommée « Miranda », date de la fin du XIXe siècle. Tour à tour résidence d’été pour le comte de Liedekerke-Beaufort qui l’a édifiée en 1866 pour sa famille, occupée brièvement par les troupes allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale, elle sera ensuite reconvertie en 1951 en centre de vacances pour les enfants du personnel de la SNCB. Elle est à l’abandon depuis 1991, suite aux ravages causés par un violent incendie. Les touristes de passage et les vandales ont aussi causé de nombreux dégâts au bâtiment. Depuis, il fait la joie des adeptes de l’Urbex, ces explorateurs de lieux en friches et de bâtiments abandonnés.

Son état de délabrement depuis 25 ans est tel que la seule solution envisagée par son propriétaire, qui n’est autre que le descendant du comte de Liedekerke-Beaufort, est de la raser complètement, par mesure de sécurité. Aucun investisseur ne se serait en effet montré prêt à lâcher l’argent nécessaire pour racheter et restaurer le château. La somme de 25 millions d’euros est évoquée pour sa remise en état. Bien qu’officieusement, il se murmure qu’il s’agirait surtout pour les descendants du comte d’un « besoin de tranquillité ». Visiblement, l’affluence provoquée par la majesté du lieu leur déplaît, rapporte le quotidien français Figaro qui s’est intéressé au sort de l’étonnante demeure.

Malgré les vives protestations des riverains et de ses défenseurs réunis au sein de l' »Association pour la Restauration et la Sauvegarde de Noisy », la Région wallonne a réfusé de classer l’édifice et a délivré un permis de démolition en 2015. Un dernier sit-in de sensibilisation au sort de l’édifice, exemple d’une architecture néo-gothique peu courante dans la région, a été organisé ce samedi 23 octobre devant ses grilles, en vain.

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Dernier petit sursaut d’espoir ce jeudi pour les défenseurs de la bâtisse, la RTBF annonce qu’à quelques heures du début probable des travaux de démolition, un échevin a présenté au collège communal un projet pour tenter de sauver le bâtiment des bulldozers. L’idée serait de sécuriser les lieux pour en faire un site de vestiges, accessibles aux touristes. Mais ici aussi, le plus gros problème sera le financement de ces éventuels travaux de sécurisation par les maigres finances communales.

Car d’après les ouvriers présents sur place, la démolition du château débutera bel et bien la semaine prochaine. « On a juste déjà élagué une partie du bois. On va monter les grues jeudi et vendredi. Le chantier devrait débuter la semaine prochaine après le jour férié« , a commenté un des ouvriers. Les travaux de démolition devraient durer plusieurs mois afin de permettre à l’entrepreneur de récupérer les plus beaux morceaux architecturaux. « On va procéder au démontage des pierres en les descellant à l’aide de sangles pour ensuite les poser sur des palettes. Les briques, le plancher pourri et le reste seront démolis avec une grue à grappin. » Petite consolation pour ses admirateurs, il ne s’agira donc pas d’une démolition sauvage…

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