Charles Picqué © Belga

Les bourgmestres de Forest et Saint-Gilles « exaspérés » par la « non-gestion des prisons »

Marc-Jean Ghyssels (Forest) et Charles Picqué (Saint-Gilles), se disent jeudi soir « exaspérés par la non-gestion de la situation dramatique vécue dans les prisons », à l’origine, selon eux, du mouvement de grève actuel dans les établissements pénitentiaires.

Ces grèves des gardiens ont déjà mobilisé « pas moins de 132 policiers locaux », appelés à suppléer les grévistes, selon les deux édiles.

La mobilisation de ces agents locaux dans les prisons établies dans ces deux communes se ferait aux dépens de la protection des populations locales, alors que la Belgique vit toujours à un niveau 3 de menace terroriste.

« Des opérations doivent être annulées, les policiers sont moins présents dans les quartiers et des enquêtes sont mises en standby », dénoncent MM. Ghyssels et Picqué dans un communiqué.

Or, « le gouvernement fédéral n’a pris strictement aucune mesure structurelle visant à remédier à l’envoi de policiers locaux dans les prisons », ajoutent les deux bourgmestres socialistes pour qui « les économies linéaires imposées par le gouvernement fédéral à tous ses départements ont plus qu’atteint leurs limites ».

Ceux-ci réclament dès lors d’urgence des actes et des moyens structurels du gouvernement fédéral au bénéfice de la justice, la sécurité et les prisons.

Les deux principaux syndicats policiers appellent leurs membres à se déclarer en grève

Les deux principaux syndicats policiers du pays, le SLFP et le SNPS, ont appelé jeudi leurs membres à se déclarer en grève et de la sorte ne pas remplacer les gardiens de prison. Jeudi, toutes les prisons francophones du pays étaient toujours en grève, hormis celle de Nivelles, dans le cadre d’un mouvement qui a débuté lundi soir. Plus tôt dans la journée, les syndicats des gardiens de prison avaient, eux, quitté la table des négociations lors d’une réunion de concertation sociale en présence du ministre de la Justice Koen Geens.

Tant la CSC Services publics, que la CGSP AMiO et le SLFP ont ainsi renoncé à poursuivre jeudi la concertation sociale.

« Nous ne critiquons pas l’action des gardiens de prisons. Mais ce n’est pas à nous de les remplacer », estime Fabrice Discry, porte-parole du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS), qui demande dès lors la mise en place d’un service minimum au sein des prisons, à l’image de ce qu’il existe pour les policiers.

Avec la menace terroriste actuelle et le déficit que nous rencontrons déjà en termes de personnel, nous avons assez de difficultés que pour encore devoir remplacer les gardiens de prison, renchérit Vincent Houssin, vice-président du SLFP-Police.

Fabrice Discry appelle, enfin, les chefs de corps des zones de police locale à « se réveiller » face à cette problématique.

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