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Les Belges et la religion en chiffres

Stagiaire Le Vif

D’après les derniers sondages, 6 Belges sur 10 se déclarent « religieux ». Mais que signifie réellement cette statistique ? Quelles nuances apporter aux chiffres sur le rapport de notre population à la religion ?

Si les Belges se montrent extrêmement sceptiques quant aux éventuels effets positifs de la religion, talonnant d’ailleurs les Danois dans la hiérarchie des peuples occidentaux les plus « méfiants » à ce propos, ils n’en demeurent pas moins majoritairement « religieux ».

C’est en tout cas ce qui ressort de toutes les études réalisées sur le sujet. Menée par Gallup international, la dernière en date montre que 60 % de Belges se qualifient comme « religieux ». Seuls 8 % disent être athées. « Malgré l’évolution de la société, la population garde foi en la religion et l’athéisme ne perce pas réellement », analyse ainsi Jean-Marc Leger, président de Gallup. Doit-on en conclure que la Belgique est un pays majoritairement religieux ? La réalité est, évidemment, très nuancée (et très floue).

« Vous considérez vous comme une personne religieuse, non religieuse ou athée ? » : voici la question, simple et vaporeuse à la fois, posée par Gallup à son (faible) échantillon de 528 Belges. 59 % ont répondu se sentir religieux, 26 % non religieux, 8 % athées. Les 7 % restant n’ont pas souhaité se prononcer. Quelques années auparavant, en 2009, l’Eurobaromètre commandé par la Commission européenne arrivait à des résultats similaires : 58,2 % de religieux, contre 9,2 % d’athées et 32,6 % de « sans appartenance religieuse » (ici, la différence vient de l’absence, dans le sondage, d’un choix du type  » sans avis »).

Comment savoir ce que signifie vraiment être « religieux » ?

De fait, ce même Eurobaromètre (échantillon de 1012 personnes) révèle que 37 % « seulement » des Belges déclarent croire en un Dieu. À plusieurs longueurs de la barre des 60 %. Où sont les autres ? Dans la colonne « Je crois en une forme de spiritualité ». Les croyances des religieux se diviseraient entre « Dieu » et une « forme de spiritualité « . Chaque sondé se faisant naturellement sa propre distinction entre les deux.

Par ailleurs, la proportion de chrétiens (la plus importante en Belgique) se revendiquant « religieux » serait bien plus grande que dans les autres religions. Concrètement, un individu qui prend uniquement part aux cérémonies chrétiennes, sans pratiquer, a plus tendance à se prétendre « religieux » que celui pour qui le ramadan constitue l' » ancrage » musulman dans sa vie quotidienne. La notion de « croyance religieuse » est donc ici très subjective.

Un non religieux est-il forcément sans « croyance » ?

Les « non religieux » ou « sans appartenance religieuse » ne sont pas non plus exempts de toute ambiguïté. Il peut en effet s’agir d’adeptes du bouddhisme (religion pour certains, philosophie pour d’autres), d’athées, d’agnostiques, voire… de spiritualistes ne se jugeant pas  » religieux ».

En outre, l’érosion de la pratique « traditionnelle » (enterrements, mariages, communions, baptêmes et rites quotidiens) peut pousser les gens à moins se définir comme appartenant à une religion, et dès lors affirmer plus difficilement « croire en Dieu ».

Mais les « non-religieux » rejettent-ils nécessairement, en même temps que Dieu, la vie après la mort, le paradis, l’enfer, les pêchés ? Ici aussi, le libre arbitre fait foi. A.V.

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