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Les associations demandent une politique sociale du logement

Stagiaire Le Vif

Le 27 février 1994, l’article 23 inscrivait pour la première fois le droit au logement dans la constitution. 20 ans plus tard, l’association « Rassemblement Bruxellois pour le droit à l’habitat » profite de l’événement pour lancer un appel aux représentants politiques et sensibiliser les citoyens à cette problématique toujours bien présente.

Article 23 de la constitution : « chacun a le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine. Ce droit comprend le droit à un logement décent. » Les associations actives dans la défense du droit au logement se sont unies ce mardi dans le musée bruxellois de l’industrie et du travail pour une action de mobilisation qui a réuni citoyens, experts et représentants politiques autour d’une sculpture de glace représentant une maison et une clef, symbole du droit au logement.

Marie Pitz, 21 ans, étudiante à l’université de Saint-Louis, témoigne des conditions de vie déplorables de son kot à Schaerbeek et de sa difficulté à joindre son propriétaire. « Nous ne sommes pas assez au courant des moyens que nous offre l’article 23 pour nous défendre », déplore la jeune étudiante. Nicolas Bernard, professeur de droit à l’ULB, confirme l’importance de la connaissance de cet article notamment en cas d’expulsion pour inhabitabilité, car il prévoit une obligation pour le bourgmestre de reloger l’individu expulsé. « Il est indispensable de proposer un accès gratuit et de qualité aux services juridiques pour ceux qui souhaitent défendre leurs droits. », insistent les membres de l’association.

David Praile de « Solidarité nouvelle » a adressé les revendications des associations réunies pour l’occasion à Jean-Marc Nollet ministre wallon du Logement et Christos Doulkeridis, secrétaire d’État bruxellois au Logement. « Le logement est un point déterminant pour des conditions de vie acceptables », il a donc demandé l’application des droits sociaux pour garantir des conditions de vie décentes à chacun.

Parmi les revendications exprimées lors de la conférence, les associations ont insisté sur l’importance pour les Régions de continuer leurs efforts en matière de constructions et rénovations de logement social. Ce à quoi Jean-Marc Nollet a rétorqué qu’en Wallonie aujourd’hui, 7,5 pourcent des logements publics sont à caractère social et qu’il ne comptait pas s’arrêter là, le but étant d’atteindre les 10 pourcent. En 2014, des sanctions seront appliquées aux communes ne respectant pas ce « quota » afin de créer un fonds pour que les communes demandeuses puissent poursuivre le développement de ce type de logement. Il a également insisté sur la nécessité de diversifier les réponses à cette demande croissante de logements sociaux.

Le secrétaire d’État bruxellois a quant à lui rappelé que les mesures prises à Bruxelles pour lutter contre les logements inoccupés ont pour but d’aider à la concrétisation du droit au logement en obligeant les propriétaires à remettre leur bien sur le marché locatif. « Il n’y a plus qu’un pour cent de logement vide en dehors du programme de rénovation à Bruxelles », a-t-il précisé. L’objectif est d’atteindre les 15 pourcent de logement social dans la capitale.

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