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Léopold II et le Congo : acteurs clés et concessions

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Collaborateurs du roi, financiers et entreprenurs, condottieres… Qui étaient les acteurs clés de la colonisation belge au Congo ? Et quelles étaient les concessions du Congo léopoldien ?

Collaborateurs du roi

Edmond van Eetvelde (1852 – 1925) : il est nommé, en 1885, administrateur général des affaires étrangères de l’EIC. En 1894, il est secrétaire d’Etat unique. Il est réticent envers la politique domaniale et nilotique du roi. Il réprouve les atrocités commises au Congo, mais protège des officiers auteurs de massacres, dont Lothaire. A partir de 1906, il rejoint le milieu des affaires.

Charles Liebrechts (1858 – 1938) : officier entré au service de l’AIA en 1883, il devient commissaire de district en 1888. Secrétaire général en 1891, il est, au début du xxe siècle, la pierre angulaire de l’administration. Ses liens familiaux avec les sociétés anversoises l’amènent à occulter l’ampleur des abus.

Camille Janssen (1837 – 1926) : en 1886, il succède à Francis de Winton à la tête du gouvernement local de l’EIC. Il inspecte le Bas-Congo en 1889. Il refuse de signer les décrets de concession pour la Mongala et démissionne en 1892.

Théophile Wahis (1844 – 1921) : major des grenadiers, il est gouverneur général de l’EIC de 1892 à 1908, et du Congo belge de 1908 à 1912. Constant défenseur de la politique coloniale de Léopold II, il dénonce néanmoins certains faits lors de son inspection de 1896, mais n’ose s’opposer aux volontés royales.

Financiers et entrepreneurs

Alexandre de Browne de Tiège (1843 – 1910) : financier anversois, il fonde, en 1892, l’Anversoise, entreprise qui obtient une vaste concession dans l’extrême nord du Congo. En 1895, il prête son nom pour un emprunt fictif de l’EIC, remboursé par la Belgique. En 1898, il engage Lothaire dans une course à la rentabilité.

Alexis Mols (1853 – 1923) : financier anversois, il participe à la constitution de nombreuses sociétés commerciales actives au Congo. Il est administrateur de l’ABIR, compagnie productrice de caoutchouc qui obtient, dans le nord du Congo, une grande concession où se produisent des abus.

Albert Thys (1849 – 1915) : entré au service de Léopold II en 1876, il devient son officier d’ordonnance en 1883. Arrivé au Congo en 1887, il est le promoteur de la ligne de chemin de fer Matadi-Léopoldville et l’un des principaux artisans du développement économique du pays.

Condottieres

Hubert Lothaire (1865 – 1929) : officier belge entré au service de l’EIC en 1888, il participe à la campagne arabe et fait pendre, en 1895, le marchand d’armes irlandais Charles Stokes. L’affaire provoque le réveil de l’opinion anglo-saxonne sur la mauvaise gestion de l’EIC. Acquitté, Lothaire devient, en 1897, directeur d’exploitation de la concession l’Anversoise et ravage la région de la Mongala. Poursuivi en justice, il rejoint précipitamment la Belgique en 1900.

Victor Fiévez (1855 – 1939) : officier belge entré au service de l’EIC en 1888, il prend la direction de l’Equateur en 1893 comme commissaire de district. Pour l’imposition en caoutchouc, il met en place un système de terreur et emploie la violence de masse. A partir de 1895, il établit le système de la main coupée. En 1897, il devient commandant de districts dans la zone de l’Anversoise, où il retrouve Lothaire. Poursuivi par la justice de Boma en 1899 pour des violences et exécutions extrajudiciaires , il est acquitté.

Guillaume Van Kerckhoven (1853 – 1892) : officier belge entré au service de l’AIC en 1883. Inspecteur d’Etat, le capitaine dirige, en 1890, une expédition dans les confins nord-est de l’EIC en vue d’établir une tête de pont sur le Nil, au Sud-Soudan. L’expédition vit en rançonnant et en pillant les régions traversées.

Francis Dhanis (1862 – 1909) : officier belge, il entre au service de l’AIC en 1884. Commissaire de district, il entreprend des campagnes militaires contre les trafiquants afro-arabes et, en compagnie de Lothaire, met les esclavagistes en fuite en 1894. Chargé d’occuper l’enclave de Lado (sud Soudan) en 1896, son avant-garde se révolte. Sa campagne répressive s’achève en 1899. Rentré en Belgique, il devient conseiller technique de l’ABIR.

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