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Le tram bloqué à Liège

Le report de la décision définitive du gouvernement wallon sur le tram provoque déceptions et incompréhensions à Liège. Jeudi matin, le ministre du budget André Antoine (cdH) aurait recalé l’épure budgétaire présentée par son collègue des transports, Philippe Henry (Ecolo).

« Ce report se fait pour de mauvaises raisons », exprime Christine Defraigne, conseillère communale à Liège et sénatrice MR. « Il est sans doute le fruit d’un marchandage politique au sein de l’Olivier, d’autant qu’André Antoine connaît le dossier. Il pourrait l’utiliser comme monnaie d’échange pour voir aboutir d’autres dossiers qu’il privilégie, comme le centre pour sportifs de haut niveau. On est en présence d’un ministre Ecolo qui a du mal à gérer son dossier et d’un ministre cdH toxique pour Liège dans plusieurs dossiers. Je pointe l’inconstance de ce gouvernement. »

Bénédicte Heindrichs, chef de groupe Ecolo au conseil communal de Liège, dit ne pas comprendre le blocage du dossier.  » J’aurais pu comprendre qu’il y ait débat sur le tracé, mais pas sur le financement, déjà acquis depuis longtemps. A quel jeu joue le cdH, pourtant en majorité à Liège? Ce report est dommageable pour tout le monde, je suis extrêmement déçue. D’autant que le temps commence à presser, par rapport à l’échéance de 2017 qu’on s’est fixé. »

Pour urbAgora, groupe de réflexion sur l’urbanisme et la mobilité à Liège, le report de la décision pourrait être l’occasion de repenser le tracé. « Ce n’est pas une bonne nouvelle qu’Antoine conteste le budget », souligne François Schreuer, le président de l’association.

« Mais cela donne une opportunité de repenser le tracé. Face à l’urgence, il faudrait scinder le dossier en deux: s’occuper en priorité du tronçon principal, au centre-ville, et reporter le débat sur les bouts de lignes. Cela permettrait de limiter l’impact sur le budget. »

Après la polémique, Demotte calme le jeu et met les choses au point Le gouvernement a décidé de mettre en place un pilotage financier pour les projets majeurs d’investissements dans les transports en commun, qu’il s’agisse du tram à Liège ou des projets à Mons, Charleroi, Louvain-la-Neuve et Namur. Il veut de la sorte que le coût de ceux-ci pour le budget wallon soit clairement et rigoureusement établi, a-t-il expliqué.

« Cette décision se veut être une assurance de la mise en oeuvre des différents projets de mobilité d’envergure et ne vise en aucun cas leur remise en question. Il en va ainsi du projet de tram liégeois, dont le tracé ne fait d’ailleurs pas l’objet de discussions au sein du gouvernement », a-t-il précisé.

Selon lui, cette méthodologie s’inscrit directement dans la logique de rigueur budgétaire à laquelle s’est astreint l’exécutif régional. Le blocage intervenu jeudi au gouvernement wallon à la suite d’un différend budgétaire entre le ministre du Budget, André Antoine, et celui des Transports, Philippe Henry, a suscité de nombreuses réactions dans les milieux politiques liégeois. M. Demotte leur a donc adressé cette invitation, plutôt inhabituelle: « Rudy Demotte invite dès lors tant les observateurs que les acteurs de la sphère politique à ne voir dans le report du point ce jour qu’un souci d’assurer sa réalisation, notamment financière, sur le long terme ».


Levif.be avec Belga

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