André Decoster (G), Gert Peersman (M) en Michel Maus © Debby Termonia

Le taxe shift idéal : des impôts plus justes et plus honnêtes

Le Vif

Un taxe shift digne de ce nom doit, au moins, être de 10 milliards. Et ce n’est même pas compliqué de trouver cet argent selon Michel Maus, Gert Peersman et André Decoster.

Enfermez moi trois jours avec mes collègues dans une villa à Poupehan, et je suis persuadé que nous en sortirons avec un plan pour le taxe shift » dit le professeur et avocat fiscaliste Michel Maus cette semaine dans Knack. Avec les économistes Gert Peersman (UGent) et André Decoster (KULeuven), il dessine les contours d’un taxe shift idéal.

On exclut les lobbyistes

La suppression de certaines exceptions sur la TVA et les nombreuses déductions dans les impôts sur les personnes pourrait rapporter des milliards à l’état. Pour rendre cela possible, il suffirait à l’état de garder les lobbyistes et les groupes de pression en dehors des discussions.

« Pourquoi, par exemple, l’état devrait subsidier à hauteur de 639 millions d’euros les déductions sur l’épargne pension ? Cela peut être supprimé » dit André Decoster. « Les autorités doivent stimuler ce que l’on ne fait pas assez. Et nous n’avons pas besoin d’encouragement pour épargner de façon individuelle puisque nous le faisons spontanément. C’est pourquoi les écotaxes étaient une meilleure idée. Selon Decoster cela a même un double effet : cela rapporte et cela modifie les mentalités, ce qui est bon pour l’environnement.

La fiscalité relative à l’immobilier ne devrait plus être un tabou

Autour de la fiscalité liée à l’immobilier, il y a aussi beaucoup d’argent à trouver. Pour les trois professeurs, contrairement à des politiques comme De Wever, ce n’est pas un tabou.

Pour ce faire, seuls les coûts réels des loyers devraient être taxés et les revenus cadastraux devraient être mis à jour afin que la possession immobilière soit correctement taxée. Gert Peersman: « l’impôt sur le cadastre peut être vu comme une taxe sur la consommation. Les propriétaires ont aussi des revenus, le loyer qu’il économise. Cet impôt est donc certainement justifié. »

Une hausse des impôts fonciers serait aussi une bonne idée. Si les avoirs fonciers étaient correctement taxés, l’impôt sur les sociétés pourrait même être supprimé. Mais le but premier du taxe shift est de faire baisser les coûts salariaux. Si cela passe par une baisse des impôts sur les personnes, les régions et les communes peuvent avoir des problèmes. Michel Maus : la base sur laquelle les entités locales peuvent lever des impôts est plus étroite. Geert Bourgeois commence à percevoir cela. Il n’y a pas si longtemps il a dit qu’un taxe shift de 5 milliards creuserait un trou de 400 millions dans les caisses flamandes. »

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