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Le Roi reçoit « seul » les présidents de partis

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Chef de cabinet du roi, Frans Van Daele épaule Philippe dans son rôle de « facilitateur ». Direct et ambitieux, l’ex-diplomate étiqueté CD&V a permis à Philippe de réaliser jusqu’ici un parcours sans faute.

Le Palais a tenu à le faire savoir, sans pour autant publier de communiqué officiel : le Roi, qui a entamé promptement ses consultations politiques au lendemain du verdict des urnes, reçoit « seul » les présidents de partis.

Une façon de laisser entendre que Philippe s’est bien préparé à l’après-élections ? Qu’il n’a pas besoin d’un chaperon au moment d’assumer, pour la première fois, sa tâche de « facilitateur » ? Un politique répond : « Le chef de l’Etat ne fait que respecter la tradition du colloque singulier. Une tradition d’ailleurs quelque peu malmenée quand on voit les socialistes Elio Di Rupo et Paul Magnette débarquer en tandem chez le souverain ! »

Un proche du Palais prévient : « Certes, Philippe reçoit seul le monde politique. Mais soyons clairs : son chef de cabinet, Frans Van Daele, n’est pas loin. Il est derrière la porte ou dans le bureau d’à côté. Il n’est pas intellectuellement absent. » Le Roi semble néanmoins vouloir faire passer l’idée que les temps ont changé : il consulte au Palais de Bruxelles, alors que son père recevait à Laeken. Il reçoit en tête-à-tête, alors que « le chef de cabinet d’Albert II, Jacques van Ypersele, était parfois présent lors des entretiens politiques du Roi », souligne-t-on au service de presse du Palais. C’était le cas, notamment, au cours des 541 jours de crise de 2010-2011 : à l’époque, il est arrivé qu’un négociateur demande la présence de van Yp’, le « vice-roi ».

Comme van Ypersele, Van Daele cultive la discrétion, voire le culte du secret. « Comment pourrait-il en être autrement, s’exclame un parlementaire : il a passé près de quatre décennies dans la diplomatie, puis s’est retrouvé au palais royal. Ce ne sont pas précisément des lieux de transparence ! » Très direct, Van Daele est souvent comparé à Jean-Luc Dehaene. « Ces deux poids lourds du CD&V se ressemblent, admet notre source, même si le diplomate est moins rugueux que l’ancien Premier ministre. En situation de crise, tous deux ont été de redoutables  »démineurs ». » Quand la Belgique a fâché les Etats-Unis pour cause de manque de soutien à la « guerre contre le terrorisme » après le 11-Septembre, c’est Van Daele qui a été chargé d’apaiser les tensions avec Washington. Quand l’Europe a tancé l’élève belge pour son mauvais bulletin budgétaire, c’est encore le diplomate et son réseau qui ont été appelés à la rescousse.

Le portrait de Frans Van Daele dans Le Vif/L’Express de ce vendredi.

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