Le roi Philippe © BELGA

« Le roi Philippe doit-il vraiment consacrer 43 000 euros par mois à son parc automobile ? »

Le Vif

Dans leur nouveau livre intitulé De Maat van de Monarchie (La Mesure de la Monarchie), Hendrik Vuye et Veerle Wouters (N-VA) se plaignent du coût de la monarchie belge, mais ils dénoncent aussi le pouvoir politique que possède toujours le souverain.

Hendrik Vuye et Veerle Wouters doivent attiser la flamme communautaire à la N-VA. Dans ce but, ils ont renoncé à la présidence de la fraction de la Chambre pour fonder le centre d’études Objectief V. Interrogés par nos confrères de Knack, ils expliquent l’objectif de leur livre.

« C’est la première fois qu’on réalise une analyse aussi globale de la monarchie. Nous soulignons les problèmes majeurs. La façon dont la monarchie a traité le cas Delphine Boël, par exemple, est une atteinte flagrante à la Convention européenne des droits de l’homme. On l’a privée de droits fondamentaux », explique Hendrik Vuye à Knack.

Veerle Wouters dénonce quant à elle le manque de transparence qui entoure le coût de la monarchie. « Il est vrai que les membres de la cour doivent soumettre des rapports d’activités pour leurs frais de fonctionnement, mais cela ne représente rien. La Cour des Comptes nous donne en tout et pour tout une feuille A4 », s’indigne-t-elle.

Une Porsche par mois

Les nationalistes flamands, qui insistent qu’il ne s’agit pas d’un texte de la N-VA, mais d’un projet personnel, calculent le coût total de la monarchie belge à un peu plus de 36 millions d’euros. « On doit tous faire des économies, pourquoi la royauté ne pourrait-elle pas se contenter de moins ? En plus, ces 36 millions ne couvrent pas toutes les dépenses. Il y a encore beaucoup de coûts cachés, et des frais qui doivent être couverts par les ministères et la Régie des Bâtiments. Ainsi, c’est la Défense qui paie quand le roi fait venir un avion pour signer une loi depuis sa résidence de vacances. Ne peut-on vraiment pas financer ce genre de choses avec ses frais de fonctionnement ? Et le roi doit-il vraiment consacrer 43 000 euros par mois à son parc automobile ? Il achète sans doute une Porsche par mois », déclare Veerle Wouters à nos confrères de Knack. .

Vuye estime que le roi Philippe n’a pas encore commis de graves erreurs, hormis quelques broutilles comme le Thalassogate (alors que le niveau de menace était relevé à 4, on a publié une photo de Philippe en peignoir dans un centre de thalasso, NDLR), même s’il souligne que Philippe a déjà déclaré qu’il souhaitait jouer un rôle plus important.

Hendrik Vuye et Veerle Wouters (N-VA)
Hendrik Vuye et Veerle Wouters (N-VA) © Dieter Telemans

Selon lui, la façon dont est organisée la formation du gouvernement est fondamentalement antidémocratique. « Nous organisons les élections et faisons semblant de nous intéresser à la voix du peuple, et le lendemain on donne le commandement au roi ». Il estime qu’on ne surveille pas ses agissements. « La couverture ministérielle devrait être la dernière pierre de la monarchie protocolaire, mais elle est très mince ou même absente. Seul le premier ministre survole les discours du roi à l’avance, alors qu’il faudrait consulter tout le gouvernement », déclare-t-il. Hendrik Vuye et Veerle Wouters minimisent également le rôle de la monarchie dans les missions uniques. Selon eux, les affaires n’ont rien de symbolique.

Républicains, Vuye et Wouters sont personnellement en faveur de la suppression de la monarchie, même s’ils réalisent qu’il n’y a pas de majorité pour cette abolition. Pour l’instant, ils proposent donc des solutions pratiques pour rendre la monarchie plus efficace. Selon eux, le souverain ne joue pas de rôle de rôle fédérateur.

« Pour unir ce pays, il faut tout de même parler les trois, ou au moins deux, langues du pays. Les reines que nous avons eues ces dernières années ne prononcent pas un mot de néerlandais, et le néerlandais de Philippe n’est pas parfait non plus. À ses débuts, la reine Maxima ne parlait pas du tout la langue. À présent, son néerlandais est excellent. », déclare Veerle Wouters.

Hendrik Vuye n’hésite pas à critiquer le discours de Philippe après les attentats de Bruxelles. « Après les attentats à Bruxelles et à Zaventem, Charles Michel (MR) a trouvé le ton juste pour s’adresser au pays, mais les trois minutes de Philippe étaient totalement superflues », estime-t-il.

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