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Le Roi appelle à une certaine fierté nationale

Le Vif

Le Roi Albert II a dit mardi, à l’occasion de ses voeux de Nouvel An aux Corps constitués, partager l’angoisse des ouvriers d’ArcelorMittal dont l’emploi est menacé ; il s’est par ailleurs dit peiné, et avoir reçu « une leçon d’humilité », face aux « événements familiaux du début du mois ». S’adressant aux « forces vives » du pays, il a appelé à ne pas empêcher « une certaine fierté nationale ».

Le Roi n’a pas éludé la polémique des dernières semaines sur la Fondation de la reine Fabiola et les dotations royales, qui ont suscité nombre de critiques. « Je ne vous cacherai pas que les événements familiaux du début du mois m’ont peiné et donné une leçon d’humilité. La famille royale doit en effet, en toutes circonstances, donner l’exemple », a affirmé le chef de l’Etat.

Albert II s’est gardé de toute allusion à l’annonce de l’abdication de la Reine Beatrix des Pays-Bas survenue la veille en début de soirée, alors que les conjectures sur sa propre abdication reviennent régulièrement dans les médias. Ses premiers mots sont allés aux ouvriers d’ArcelorMittal. « Je partage leur angoisse et celle de leurs familles, ainsi que leur amertume », a souligné le Roi des Belges, tandis qu’au même moment, de affrontements violents opposaient des manifestants d’ArcelorMittal aux forces de l’ordre, à proximité du siège du gouvernement wallon à Namur.

Revenant sur les réalisations de ces douze derniers mois par le gouvernement fédéral, le souverain a rappelé les difficultés budgétaires et institutionnelles surmontées, critiquant à demis-mots les jugements immédiats qui ne rendent pas suffisamment compte des progrès engrangés. Il a ainsi fait état des évaluations « très positives » de la part de l’Organisation de Coopération et Développement Economiques, l’OCDE, et des « commentaires élogieux » de la Commission Européenne. Il juge utile, dit-il, de se référer à « des organisations internationales crédibles pour évaluer de façon objective nos propres efforts, et pour prendre un peu de hauteur dans les commentaires ».

Le Roi voit dans les réalisations des douze derniers mois des « progrès significatifs » pour la Belgique, même si à ses yeux, « les nouvelles quotidiennes qui mettent l’accent sur les problèmes immédiats ne permettent pas toujours de s’en rendre suffisamment compte ». Albert II y repère un trait psychologique du peuple belge. « Sans doute sommes-nous une collectivité qui d’aucune manière n’est portée au chauvinisme, et qui trop facilement sous-estime ses propres réalisations. S’il est bon de ne pas trop se prendre au sérieux, cela ne doit pas empêcher une certaine fierté nationale lorsque de grands défis sont relevés avec succès », a-t-il commenté.

Aux « forces vives » du pays qui assistaient à son discours, il a appelé à « se serrer les coudes pour mettre en oeuvre la réforme de l’Etat et pour promouvoir l’emploi. Le Roi réfute toute tentation de satisfaction ou de complaisance: « les pertes d’emplois sont là pour nous rappeler la nécessité d’un effort coordonné de relance économique en Europe ». A aucun moment, Albert II n’a répété les mises en garde de son discours de Noël à l’encontre du populisme des années Trente, une allusion dont l’opportunité avait divisé le landerneau politique.


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