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Le retour des jihadistes belges n’est « pas dans l’intérêt du pays »

Le Vif

Quatorze adultes belges ont été recensés parmi les jihadistes détenus en zone irako-syrienne depuis la défaite militaire du groupe Etat islamique (EI) et leur retour n’est « pas dans l’intérêt du pays », a affirmé le ministre de l’Intérieur belge devant des députés.

C’est la première fois que Jan Jambon est aussi précis sur la situation des Belges dans les zones qui ont été progressivement reprises depuis 2017 par les différentes forces combattant l’EI.

Il s’exprimait mercredi soir devant une commission du Parlement, et ses propos ont été rendus publics jeudi.

Selon lui, les « Foreign terrorist fighters » (FTF, appellation utilisée pour désigner les combattants étrangers dans cette zone, ndlr) belges « actuellement détenus en Irak sont deux hommes ».

Par ailleurs, « douze FTF belges se trouvent pour le moment en Syrie, en détention ou dans un camp de réfugiés », a ajouté Jambon, disant s’appuyer sur les chiffres de l’organisme chargé d’évaluer la menace terroriste (Ocam).

Parmi ces douze adultes belges en Syrie, a-t-il précisé, il y a cinq hommes « sous le contrôle des forces démocratiques syriennes » (FDS, coalition arabo-kurde soutenue par les Occidentaux), et sept femmes. Celles-ci, « accompagnées de six enfants au total, ont été placées dans différents camps de réfugiés ».

« Il n’est ni dans l’intérêt de la Belgique ni dans celui de notre sécurité nationale que ces personnes reviennent dans notre pays », a poursuivi Jan Jambon.

« L’attitude générale du gouvernement belge est de n’entreprendre aucune démarche active en vue du retour en Belgique des FTF belges ayant séjourné en Irak et en Syrie et, en principe, de ne pas apporter de soutien en cas de retour effectif. Il n’existe donc aucune initiative de médiation de ce type », a-t-il affirmé.

Une exception est toutefois prévue pour les enfants de moins de dix ans, qui, eux, bénéficieront d' »une assistance » par les pouvoirs publics en cas de retour en Belgique, a aussi dit le ministre.

La Belgique, frappée par les attentats du 22 mars 2016 revendiqués par l’EI (32 morts à Bruxelles), a été en proportion de sa population un des plus gros pourvoyeurs de combattants étrangers pour le jihad dans cette zone, avec plus de 400 départs recensés depuis 2013-2014.

Il y a eu une centaine de retours et au moins autant de décès sur place, mais fin septembre le gouvernement estimait qu’il y avait encore quelque 160 combattants belges en zone de conflit irako-syrienne (sans compter les enfants).

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