Le règne d’Albert II en dix points

Le Vif

Un homme chaleureux, proche de la population qui aura su marquer les esprits mais dont le comportement suscitera parfois quelques émois. Patrick Weber, l’auteur du livre « Albert II, l’homme et le roi » des éditions Racine, retrace les 20 ans de règne de ce roi-citoyen.

« La vie d’Albert ressemble à un roman, indique Patrick Weber. De l’affaire Dutroux à des scandales familiaux, son règne a connu des moments noirs. » Ecrivain, journaliste et scénariste, Patrick Weber a accompagné à maintes reprises le roi Albert II lors de ses visites d’État et au cours des années, des liens se sont créés. L’histoire royale, un sujet qu’il connait bien puisqu’il y a consacré plusieurs livres. Son témoignage permet de lever le rideau sur les faits saillants et la personnalité d’Albert.

Sa difficulté

Le sixième roi des Belges a connu un règne difficile qui s’est inscrit dans un contexte instable. Mais la plus grande difficulté rencontrée dans son parcours est, sans hésiter, la crise politique historique dans laquelle la Belgique a été plongée pendant 541 jours, confie Patrick Weber. Certains prétendent même que la crise politique a achevé le souverain. La Belgique a traversé bien d’autres moments sombres lors de ces vingt dernières années, dont notamment l’affaire Dutroux, la crise de la dioxine, des crises politiques à répétition et des drames conjugaux..

Son mérite

Si lors de son accession au trône, Albert n’était vu que comme le frère de son frère, il a réussi à imprimer sa marque à son règne. Un style « Albert II » somme toute très différent de ce que Baudouin avait fait et loin d’être gagné vu la proximité qui existait entre les deux frères.

Son erreur

Beaucoup pense que sa plus grande erreur réside dans le rejet de reconnaissance de sa fille naturelle, Delphine Boël. Mais il faut aller chercher le problème à la source, explique Patrick Weber. L’erreur qu’il a commise, est de ne pas avoir pu ou su mettre plus d’ordre au sein de la famille royale.

Sa plus belle réussite

Son règne ! Une réponse à confirmer dimanche, bien entendu. En réussissant son entrée et sa sortie, le roi pourra se vanter d’un règne lui aussi réussi (loin de vouloir dire « sans faute »).

Son défaut

Albert possède une faculté d’oubli face à certaines situations. En accédant au trône, il a appris à tourner des pages et à prendre des décisions personnelles parfois difficiles. De cette façon, il a tiré un trait sur des personnes qui ont joué un rôle important dans sa vie. Une qualité remarquable pourtant dans ses fonctions royales puisqu’il a su construire une frontière entre sa personne privée et sa personne publique afin de se protéger.

Sa qualité

« C’est assurément sa belgitude », déclare Patrick Weber. Le roi revendique son amour de la patrie.

La critique

Albert a reçu beaucoup de critiques suite au déclenchement de l’affaire Delphine Boël. La majorité des Belges n’a pas compris son comportement, une déception pour les fervents admirateurs du souverain belge.

Le moment fort

En 2003, Albert II célébrait le dixième anniversaire de son règne. L’image d’un roi ému devant une foule qui l’acclame restera ancrée dans les mémoires. Sans doute, le moment le plus intense en vingt ans de règne.

La trace

Avec un peu de bonne volonté et un peu d’énergie, le roi a prouvé que même après Baudouin, la Belgique fédérale pouvait fonctionner.

Le souvenir

Comment les gens se souviendront du roi Albert II après son abdication de dimanche ? Comme « Albert le Bon » non pas dans le sens éculé « bien brave » mais pour sa bonté inégalable.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire