Elio Di Rupo © BELGA

Le PS se positionne en matière de sécurité

Le président du PS Elio Di Rupo a demandé dimanche au gouvernement fédéral de renforcer les moyens pour mettre davantage d’agents de quartier dans les communes, ainsi que pour les services de renseignement, afin de « sortir par le haut » du débat sur la menace terroriste.

« Il faut rétablir les agents de quartier, il n’y en a plus assez depuis la réforme des polices », a affirmé l’ancien Premier ministre sur le plateau de « C’est pas tous les jours dimanche » (RTL-TVi).

Plus tôt ce week-end, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon avait pour sa part annoncé qu’il enverrait des fonctionnaires fédéraux à Molenbeek pour épauler la commune dans ses contrôles domiciliaires, tâche généralement dévolue à la police locale. Une mesure accueillie sans enthousiasme par la bourgmestre Françoise Schepmans (MR), davantage demandeuse de renforts policiers.

Pour le chef du premier parti francophone, il convient aussi d’augmenter le financement des services de renseignement. « Les 400 millions d’euros dégagés par le gouvernement sont un premier pas positif, il en faut plus », a estimé M. Di Rupo, refusant à cet égard une ponction sur les moyens de la sécurité sociale.

Le président du PS a aussi réclamé de « rétablir les responsabilités » dans les matières sécuritaires, la lutte contre le terrorisme relevant du fédéral (parquet, police, Sûreté). En rappelant que le PS n’avait plus eu de ministre de l’Intérieur depuis 34 ans, il a aussi réfuté certaines accusations portées contre son parti par la N-VA. « Où est le ministre de l’Intérieur, comment assume-t-il ses responsabilités? « , a-t-il demandé.

A ses yeux, « la sécurité n’est ni de droite ni de gauche, c’est une mission fondamentale des pouvoirs publics ».

« Faute » du gouvernement

Sur la RTBF (« Les décodeurs »), la cheffe de groupe PS à la Chambre, Laurette Onkelinx, a pointé du doigt une « faute » du gouvernement actuel qui a « désinvesti dans la sécurité » pour des motifs d’austérité budgétaire. Elle cite une baisse de 2,5% des budgets sécurité et justice.

Partisane de l’union nationale, elle a toutefois estimé que la N-VA l’avait brisée en tenant un discours « contre Bruxelles qui a amplifié la psychose », sans que le Premier ministre ne « remette sur le droit chemin » son partenaire de majorité.

Le bourgmestre de Woluwe Saint-Pierre, Benoît Cerexhe (cdH), a relevé que le budget des zones de police bruxelloises était « en baisse de 2% pour 2016 » et que les agents de la réserve fédérale disponibles pour la région-Capitale étaient passés de 200 à 20. Tout comme Mme Onkelinx, il s’est interrogé sur l’action de l’Intérieur en matière de surveillance, entre le moment où les bourgmestres ont reçu une liste de suspects de radicalisme en juin et les attentats du 13 novembre.

Pour Ecolo, Jean-Marc Nollet a défendu des efforts budgétaires non seulement pour la sécurité mais aussi pour le secteur culturel, afin de développer l’éducation permanente et l’ouverture aux cultures. « Il faut autant de moyens pour la sécurité et l’aspect répressif que pour la prévention », a-t-il exhorté, tournant le regard aussi vers les entités fédérées.

En réponse aux critiques de l’opposition francophone, le ministre Willy Borsus (MR) a demandé de prendre en compte les 400 millions d’euros que le gouvernement a récemment annoncés pour renforcer la sécurité, ainsi que les efforts déjà consentis lors de l’ajustement budgétaire du printemps. « Il faut une lecture complète du budget », a-t-il lancé.

Le ministre fédéral de l’Intégration sociale reconnaît l’importance de mesures de prévention et du travail de quartier. Il en appelle à une concertation avec les entités fédérées, les CPAS et d’autres acteurs de terrain afin de dégager un « plan global » aux différents niveaux de pouvoir.

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