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Le PS se demande « si l’objectif n’est pas d’amener le pays dans l’impasse »

Le président du PS, Elio Di Rupo, a dit lundi son souhait de continuer à négocier et a rejeté toute idée d’élections anticipées. Même si son parti n’a pu accepter la proposition de compromis du « clarificateur » royal, Bart De Wever, M. Di Rupo estime que les discussions devront se poursuivre avec la N-VA. Il s’est en revanche demandé si les nationalistes flamands ne cherchaient pas à amener le pays dans une impasse.

« Nous nous demandons si l’objectif n’est pas d’amener le pays dans l’impasse politique et forcer des élections dans un climat de tension communautaire », a-t-il expliqué avant d’avertir: « Le PS est totalement opposé à l’organisation de nouvelles élections ». Le PS déplore la méthode de travail du « clarificateur », en particulier l’absence de réunion des sept partis politiques avant que celui-ci ne dépose sa note. Il voit dans ce document un compromis entre formations flamandes qui ne tient aucun compte des demandes francophones.

« Les propositions du clarificateur nient les Wallons et les Bruxellois, comme si les francophones n’avaient pas d’importance », a-t-il affirmé. Les socialistes francophones souhaitent soumettre les différents modèles de révision du financement de l’Etat au Bureau du Plan et à la Banque nationale pour en mesurer les effets. A leurs yeux, la proposition de M. De Wever constitue une attaque en règle contre les Wallons et les Bruxellois, dont les capacités de développement seraient neutralisées, mais aussi le fédéral. Selon les calculs du PS, l’Etat fédéral ne conserverait plus que 30 pc de sa capacité fiscale en matière d’impôt des personnes physiques.

« C’est totalement déséquilibré. Comment ose-t-on mettre sur le papier de telles propositions? »

Le PS se dit également choqué du traitement réservé à la Région Bruxelloise, dont la gestion serait confiée dans les faits aux deux grandes Communautés. « On serait cru revenu à une trentaine d’années en arrière, quand Bruxelles devait être mis au frigo », a regretté Di Rupo. Le PS n’est pas mieux disposé sur le point de la note relatif à Bruxelles-Hal-Vilvorde, tant au niveau des droits administratifs et politiques des francophones, que des droits judiciaires. « C’est totalement déséquilibré. Comment ose-t-on mettre sur le papier de telles propositions? », a-t-il demandé. Le sort réservé aux allocations familiales a aussi effrayé les socialistes. Les Wallons auraient perdu 70 euros par an si la proposition De Wever était mise en oeuvre et les Bruxellois 150 euros.

« Le pays n’est pas en danger »

Malgré le blocage des discussions, le PS ne perd pas l’espoir d’aboutir à un accord. « Notre responsabilité est de continuer à discuter et à négocier. La situation est complexe mais il ne faut pas l’exagérer », a déclaré le président, confiant dans la capacité des Belges à surmonter les difficultés. « Le pays n’est pas en danger », a ajouté Di Rupo. Même s’il est en affaires courantes, le gouvernement continue à travailler, les parlements sont en place et les entités fédérées accomplissent leur tâche, a-t-il fait remarquer.

Di Rupo a enfin répété la disposition de son parti à mener une 6e réforme de l’Etat, approfondie, par laquelle le centre de gravité institutionnel passerait du niveau fédéral vers les Régions M. Di Rupo a indiqué par ailleurs qu’il réunirait prochainement les quatre grands partis francophones pour évaluer avec eux la situation.

Le Vif.be, avec Belga

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