© Belga

Le PS propose le « bonus social généralisé »: minimum 1.100 euros pour tous

Le parti socialiste propose la mise en place d’un « bonus social généralisé », variante de l’allocation universelle, permettant à chacun d’atteindre le seuil de pauvreté, soit un minimum de 1.100 euros par mois.

L’idée était au coeur de l’intervention du 1er mai du président Elio Di Rupo qui, lundi au parc communal de Baudour, s’est concentré sur les propositions socialistes en faveur de la revalorisation du pouvoir d’achat. Dans l’intervention du président du PS, celles-ci ont pris le dessus sur la critique du gouvernement fédéral ou du PTB, vu comme un concurrent à gauche.

Le bonus social généralisé prendrait la forme d’un complément de salaire octroyé par la sécurité sociale en vue d’accorder à tout travailleur un minimum équivalent au seuil de pauvreté, soit 1.100 euros par mois pour une personne isolée. Ce bonus social serait également élargi à tous les allocataires de plus de 18 ans n’atteignant pas le seuil de pauvreté.

Idée libérale à la base, l’allocation universelle, revenu de base pour l’ensemble de la population, a essaimé, devenant même centrale dans la candidature malheureuse de Benoît Hamon aux élections présidentielle en France. « Contrairement à l’allocation universelle, le bonus social généralisé que je propose bénéficiera à ceux qui en ont réellement besoin: les travailleurs précarisés, et notamment les femmes à temps partiel, les demandeurs d’emploi et celles et ceux qui ne peuvent disposer d’une allocation de chômage ou d’insertion », a indiqué lundi Elio Di Rupo.

A côté de cela, le parti socialiste propose également de revaloriser la rémunération des travailleurs avec un salaire moyen, soit 70 pour cent de la population, via un bonus à l’emploi qui n’affecterait pas l’employeur. En guise de bonus social, le PS promet une augmentation du salaire poche de 120 euros par mois via une diminution des cotisations personnelles des travailleurs. Les jeunes, qui doivent faire face à des frais importants en début de carrière, verraient en outre leur salaire net augmenter durant les trois premières années, via une prime fiscale pouvant atteindre 160 euros par mois. Une proposition de loi a d’ores et déjà été déposée à la Chambre.

« En ce 1er mai, je veux replacer les travailleurs au centre de la société et au centre des préoccupations politiques », a insisté Elio Di Rupo, n’oubliant pas les travailleurs indépendants. Le PS propose que les indépendants qui perdent leur emploi en raison de circonstances étrangères à leur volonté puissent accéder au chômage. « Ce sera un droit social nouveau accordé par la sécurité sociale », a dit le président du parti.

Elio Di Rupo a répété la volonté socialiste d’oeuvrer à la réduction du temps de travail. Encouragée par la loi, la semaine des quatre jours avec maintien du salaire, soit environ trente heures par semaine au lieu de trente-huit, serait négociée par secteur et par entreprise. Cette situation permettra comme aujourd’hui des adaptations du régime en fonction des réalités. Revenu au pouvoir, le PS réorienterait alors les baisses de cotisations patronales consenties par l’actuel gouvernement fédéral de manière à financer les nouveaux emplois permis par la réduction du temps de travail.

Enfin, le président du PS a redit lundi sa volonté de ramener l’âge légal de la pension à 65 ans.

Ce 1er mai se déroule à un an et demi des prochaines élections communales alors que le parti socialiste a été marqué par de nouvelles affaires à Liège qui ont débouché sur la commission d’enquête Publifin, dont on attend les recommandations, ainsi que sur un vaste plan de mesures éthiques annoncées par le gouvernement wallon. « Cette année, le 1er mai marque un nouveau départ pour le PS », a estimé M. Di Rupo. Après un congrès sur la gouvernance le 3 juin à Bruxelles, en présence de l’ex-ministre française de la Justice Christiane Taubira, le PS tiendra un « congrès du renouveau » le 24 septembre à Liège.

Contenu partenaire