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Le PS pour un soutien conditionné aux entreprises qui s’engagent pour l’emploi

Le parti socialiste, réuni dimanche en congrès de rentrée à Charleroi, a appelé à élaborer un nouveau modèle socio-économique de rupture après la crise de 2008 – mais plus globalement après la crise « libéralo-capitaliste » qui sévit depuis 30 ans – qui passe notamment par des aides publiques conditionnées aux entreprises qui veulent créer de l’emploi.

« Nous, socialistes, sommes prêts à aider les entreprises qui jouent le jeu de l’emploi, de la recherche et de la formation (…) Nous n’accepterons pas des réductions de cotisation ou d’impôts sans engagement des entreprises », a lancé le président du PS Paul Magnette, un discours également destiné aux demandes de baisses de charges généralisées du monde de la droite, alors que le MR a appelé récemment a une baisse de charges de 5 milliards d’euros pour relancer l’économie. « Les baisses de cotisations qui auraient pour seul effet de gonfler les bénéfices et les dividendes des actionnaires n’apportent rien à la société », a dit Paul Magnette.

Le PS demande notamment de poursuivre sur la voie des réductions ciblées de cotisations, comme cela vient d’être fait pour les cinq premiers emplois, et de la réorientation des intérêts notionnels dont ont profité des multinationales au détriment de l’emploi. Plus globalement, les socialistes plaident en faveur de cinq leviers pour actionner leur nouveau modèle socio-économique: l’enseignement et la formation, l’innovation, les coûts de production, le soutien aux services publics et au secteur non-marchand et la fiscalité.

La formation est aussi une responsabilité des entreprises, a rappelé Paul Magnette qui a également appelé à une simplification des dispositifs d’aides à l’emploi. Le président du PS a également demandé aux entreprises, et plus particulièrement aux PME, de se lancer pleinement dans l’innovation soutenue par les pouvoirs publics, singulièrement à travers le plan Marshall en Wallonie. On dit qu’il faut diminuer les coûts de production, et c’est en partie vrai, « mais on ne sera jamais moins cher que les Chinois ou les Indiens, parce qu’ils ne respectent ni les travailleurs ni l’environnement », a dit Paul Magnette.

Le coût du salaire peut également être discuté, mais de préférence entre partenaires sociaux, ont dit Paul Magnette et Laurette Onkelinx, cheffe de file socialiste au gouvernement fédéral. Mais il ne faut pas oublier que le salaire constitue un « revenu », du « pouvoir d’achat », avant d’être un coût, ont-ils précisé. Enfin, outre les pouvoirs publics et le non-marchand, qui participent également à la croissance économique, les socialistes ont également mis l’accent sur la fiscalité. « 80% des Belges demandent qu’on taxe davantage le capital. 20% sont contre (étude RTL-Ipsos-Le Soir). Une étude de la BNB montre par ailleurs que 20% des Belges détiennent 60% du capital. Mon petit doigt me dit que les 20% qui ne veulent pas d’un impôt sur le capital et les 20% qui détiennent la majeure partie du capital, ce sont probablement les mêmes », a dit Paul Magnette. Selon le président du PS, « ce sont les mêmes qui défendent le secret bancaire et les niches fiscales, et qui, quand on s’y attaque, nous qualifient de marxistes, ou de bolchéviques (…) Alors 80% des Belges sont des bolchéviques, ce que je ne crois pas. Je crois simplement que 80% des Belges, qui sans être forcément pauvres, ne sont pas non plus riches, en ont marre de porter l’essentiel de l’effort parce que les plus riches contribuent peu. Et ils ont raison ». Quod demonstrandum, pour le PS, « si on veut baisser le coût du travail sans abîmer le pouvoir d’achat, les services publics et la Sécu, il faut mettre le capital à contribution ». Le PS exige enfin une réforme du secteur bancaire, prévue par l’accord de gouvernement, en vue de protéger l’épargnant face à la spéculation.


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