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 » Le PS ne veut rien changer… « 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Cheffe de groupe CDH à la Chambre, Catherine Fonck reconnait qu’il est difficile pour son parti, dans l’opposition au fédéral, d’exister face au violent match PS-MR. Entre bipolarisation et retour des affaires, elle dénonce un climat malsain qui pourrait lui faire renoncer à la politique…

Catherine Fonck avait critiqué, cet été, le choix de son président de parti de rester dans l’opposition au fédéral. Aujourd’hui, elle exprime son soulagement au vu des dérives de la N-VA et des difficultés du parti frère, le CD&V, tout en critiquant le PS. Un constat, sur fond du retour des affaires, qui ne rassure pas ce médecin engagé en politique il y a dix ans.

Le Vif/L’Express :Quand il était informateur, Kris Peeters avait invité le CDH à l’accompagner au gouvernement, Benoît Lutgen avait refusé. Vous aviez alors critiqué son choix…

Catherine Fonck : C’est vrai qu’à titre personnel, j’étais très partagée au moment de ces négociations. J’hésitais entre la nécessité d’avoir un coup d’accélérateur sur le plan socio-économique et une inquiétude réelle quant au pilotage de la N-VA. Benoît Lutgen, lui, s’était engagé avant les élections à ne pas aller avec la N-VA, il a voulu respecter cet engagement. Très vite, avec les premiers incidents liés à la N-VA, je me suis dit que des principes démocratiques importants étaient bafoués par les propos de Jan Jambon sur la collaboration, la participation de Theo Francken à l’anniversaire d’un ancien collaborateur…. Avec le recul de ces quelques mois, je suis soulagée par ce choix : il valait mieux ne pas en être. Avaler des couleuvres comme le MR et le CD&V le font aujourd’hui, ce serait inacceptable pour nous. Cela ne nous empêche pas, de l’extérieur, d’essayer d’aider le CD&V au Parlement et de déposer des propositions alternatives pour faire avancer positivement les dossiers : sécurité, aidants proches, tax-shift…

Mais on a l’impression que le CDH a du mal à exister… N’auriez-vous pas gagné à être le centre de gravité de la politique belge, via une participation aux majorités tant régionales que fédérale ?

Peut-être bien. Mais nous aurions été dans une logique de marketing politique, en reniant certaines valeurs fondamentales. J’avoue que la configuration politique actuelle au fédéral est difficile pour nous en raison de la coexistence de six partis francophones dans l’opposition. Ce l’est d’autant plus, je vais être franche, que je n’ai pas du tout le même style que Laurette Onkelinx, ni dans la forme, ni sur le fond, et que je ne l’aurai pas demain. Le PS ne veut rien changer. Je pense que des réformes sont nécessaires.

Kubla, De Decker, Mathot… : il y a une résurgence d’affaires qui touchent des responsables politiques francophones, au MR et au PS.

C’est évidemment à la justice de faire son travail. Mais tous ces comportement éthiques détestables jettent l’opprobre sur l’ensemble de la classe politique. Cela ne fait pas longtemps que je suis en politique mais chaque mois qui passe, je me dis que la politique, ce peut être la meilleure des choses, parce que cela permet d’avoir des leviers pour faire progresser notre société, mais cela est aussi trop souvent la pire des choses, quand on utilise le pouvoir pour s’imposer aux autres ou pour en tirer profit soi-même. C’est ce que je déteste le plus.

L’intégralité de l’entretien dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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