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Le PS et cdH veulent préserver pouvoir d’achat et économie

Les ministres wallons PS et cdH ont affirmé samedi matin leur volonté de préserver le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises, malgré quelque 650 millions d’euros d’économies à réaliser l’an prochain par une rigueur renforcée sur les dépenses publiques.

« Notre objectif est de revenir progressivement à l’équilibre budgétaire en 2018, mais pas question de mener une austérité qui toucherait le pouvoir d’achat et provoquerait de la casse sur l’économie », a indiqué le ministre-président Paul Magnette (PS), à son arrivée à l’Elysette où se tient le conclave budgétaire wallon tout le week-end. « Nous comptons préserver le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des entreprises, en réduisant la voilure de nos dépenses, ne plus être dans une démarche où l’on vit au-dessus de nos moyens », a commenté Maxime Prévot, vice-président cdH. Un retour à l’équilibre budgétaire dès 2015 aurait nécessité de trouver environ 1,1 milliard d’euros. Un effort jugé trop important par la rouge-romaine wallonne qui, tout comme la Fédération, s’est octroyé la possibilité d’un déficit (450 millions l’an prochain) « pour éviter l’austérité », dans la perspective d’un retour à l’équilibre reporté à 2018. Les ministres doivent donc trouver quelque 650 millions d’euros pour l’exercice 2015, sans taxes ni redevances nouvelles comme ils s’y sont engagés dans leur accord de gouvernement. « On est dans cet ordre de grandeur », a confirmé M. Magnette. Les contraintes sont légions: à une prévision de croissance revue à la baisse s’ajoutent l’effort des entités fédérées à l’assainissement des finances de l’État et les requalifications par Eurostat d’une série de dettes d’organismes parapublics ou de dépenses d’investissements. Pour résoudre l’équation, 2015 – mais 2016 aussi, puisque le gouvernement entrevoit de réduire l’effort dès 2017 – sera l’année du « lissage », entendez les reports de certaines dépenses d’investissement, ainsi que celle des économies sur les frais de fonctionnement.

« Ce n’est pas de gaieté de coeur » que le gouvernement réduira le nombre de remplacements de fonctionnaires du SPW qui s’en vont, a reconnu Paul Magnette. Mais la modernisation de la Fonction publique et les rationalisations qu’autorise le transfert des compétences offrent des opportunités à cet égard. Les réductions linéaires que le gouvernement imposera à certains organismes d’intérêt public (OIP), tels que le Forem ou le TEC, ne seront pas totalement aveugles. Elles « pourront être compensées par un budget complémentaire, si nécessaire », a nuancé le ministre-président. Les ministres se montrent soucieux de préserver l’emploi, priorité première de leur programme. « C’est notre obsession », a confirmé le ministre René Collin (cdH), pour qui il convient aussi de sauvegarder les services à la population. L’ajustement budgétaire 2014 est presque finalisé, et les différents cabinets ont déjà « bien avancé » sur l’épure de 2015. « Il reste une partie du chemin, mais comme vous le savez, c’est la plus pénible », a commenté Jean-Claude Marcourt, vice-président PS, à propos des nécessaires arbitrages entre partis. Parmi les protégés du budget, on retrouvera le Plan Marshall et l’AWIPH. Les ministres travailleront ce samedi ainsi que dimanche à partir de 14 heures, sans s’interdire des prolongations en début de semaine prochaine, où se finalisera aussi le budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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