Le PS donne un coup de fouet aux négociations et prend De Wever de vitesse

Le Vif

Le PS a donné jeudi un coup de fouet aux discussions en cours en vue de former des gouvernements de centre gauche. Après un tour rapide de consultation, les socialistes ont annoncé l’ouverture de négociations avec le cdH pour la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles auquel est ajouté le FDF pour la Région bruxelloise. Tout semblait rouler, jusqu’à ce que le CD&V et l’Open Vld jettent une peau de banane sur la route d’Elio Di Rupo.

Les deux présidents du PS, Elio Di Rupo et Paul Magnette, étaient restés silencieux mercredi à propos de la suite de leurs travaux après avoir reçu les partenaires sociaux. Le lendemain, un communiqué envoyé à 15h30 annonçait la tenue d’une conférence de presse sans autre précision. La nouvelle a toutefois rapidement filtré: les partenaires de négociation étaient choisis.

A l’issue du scrutin de dimanche, les socialistes avaient annoncé qu’ils voulaient des discussions en parallèle dans les Régions et à l’échelon fédéral. Ce faisant, ils prenaient le contre-pied de la N-VA qui, dans sa logique confédérale, entendait former d’abord une majorité flamande qui, ensuite, irait participer aux discussions fédérales.

Paul Magnette a insisté jeudi sur la logique propre à chaque niveau de pouvoir dans le système institutionnel belge. « Tout reste ouvert pour le fédéral », a-t-il ajouté, en insistant sur le fait qu’il n’entendait nullement compliquer les travaux que mène l’informateur royal Bart De Wever dont un rapport définitif est attendu mardi prochain.

A entendre les jeunes fiancés, les initiatives prises jeudi n’engagent pas le fédéral. Elles aboutissent pourtant à l’éviction du MR, promis à 5 années d’opposition de plus à Bruxelles et en Wallonie. Les Réformateurs avaient laissé entendre qu’ils n’avaient plus l’intention d’être un pied dedans, un pied dehors (en majorité au fédéral, dans l’opposition en Région et Communauté) après avoir permis la 6e réforme de l’Etat et s’être séparés du FDF. L’attention se porte dès lors sur le MR et sur l’attitude qu’il adoptera. Le président Charles Michel a parlé de cadeau fait aux séparatistes et prédit que l’annonce de ce choix compliquerait sérieusement la mise sur pied d’un gouvernement fédéral.

Quelle est dès lors la coalition qui s’imposera dans le groupe linguistique francophone de la Chambre? L’exclusion des libéraux dans les Régions compromet la tripartite classique (socialistes, libéraux, chrétiens-démocrates) est compromise. Le PS et le cdH disposent d’une courte majorité (32 sièges sur 63) de centre gauche mais risquent dans le même temps de faire advenir une alliance CD&V-N-VA, penchant à droite. Et, ce faisant, les deux « meilleurs ennemis » de la campagne, PS et N-VA, devraient s’entendre sous l’oeil d’une famille démocrate-chrétienne devenue centrale.

Cette annonce pourrait donner un coup de fouet à la formation d’un gouvernement flamand. Bart De Wever a été chargé d’une mission fédérale mais, en tant que président du premier parti au nord du pays, il a également procédé à un tour de consultation en vue d’une majorité en Flandre. Le Voka, fédération patronale proche de la N-VA, a d’ores et déjà demandé aux partis flamands d’accélérer le rythme afin de constituer un exécutif pour le jour de la Fête flamande, le 11 juillet.

Et c’est des partis flamands qu’est venue la deuxième surprise de la journée. A Bruxelles, le chef de file de l’Open Vld avait annoncé l’ouverture de négociation avec le CD&V et le sp.a. Coup de théâtre deux heures plus tard: les présidents de l’Open Vld et du CD&V ont fait savoir qu’ils refusaient l’invitation à négocier des partis francophones. Ils incriminent la présence du FDF à propos duquel ils « éprouvent de sérieuses difficultés ».

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